Dantone // Rosemarine (EP)

 Dantone // Rosemarine (EP)

dantone rosemarine

Avec le titre attrape-cœur –  Idéal été, parfaite chanson solaire ensevelie sous les réverbs lo-fi -, Dantone s’était rapidement fait une place dans nos vies et nos oreilles.

Avec ce nouvel EP Rosemarine, qui continue dans les couleurs estivales, Dantone détonne avec son romantisme assumé et étonne avec son mélange des genres parfaitement maîtrisé. A une écriture francophone sensible, respectueuse des traditions les plus nobles, d’Alain Souchon à Bertrand Belin, en passant par Brigitte Fontaine, s’associe une pop folkeuse venue tout droit du nord de l’Angleterre – on pense souvent à la mélancolie de The Coral, groupe liverpuldien au sens de la mélodie aiguisé et gage absolu de qualité. En l’espace de quatre titres (trois originaux, une reprise), Clément Humeau affine son style en s’allégeant notamment de ses effets vintage, pour nous présenter ces petites chansons pop parfaites, éclatantes de beauté et de simplicité.

Si la ligne de conduite reste la ballade bucolique tout au long de ces quatre pistes, l’intention n’est pas toujours la même. A l’évidence de Rosemarine, échappée sous-marine et tube dream-pop instantané, succède la malice de Cette Fille, sorte de slow nouvelle génération aux jolies envolées synthétiques. De retour à plus de douceur, Louise clôt ce triptyque sentimental dans un murmure, même si c’est bel et bien cette voix caverneuse et apaisante qui nous interpelle et nous embarque dans un espace hors du temps où l’amour se vit au ralenti. Car avec Dantone, il est toujours question de prendre son temps. Qu’il s’agisse de séduire ou de se laisser séduire, on glisse souvent dans cet état d ‘attente et de contemplation qui nous voit « laisser le temps » à la fille qu’on aime (Rosemarine) ou la regarder danser avec un autre (Cette fille). Et quand elle n’est pas là, on peut toujours rêver d’un avenir à deux au son d’une chanson qui nous trotte dans la tête (Louise).

En refermant cet EP printanier par une reprise logique et bien sentie des Filles électriques d’Alain Souchon, Dantone affiche ses intentions classieuses mais pas classiques, celles d’une pop francophone intemporelle pour qui la mélodie est au cœur des débats. Plus le temps d’attendre : la réussite de Dantone, c’est ici et maintenant.

Rédactrice: Julia Rivière