Interview : FIDLAR – « Don’t try »

 Interview : FIDLAR – « Don’t try »

La nouvelle sensation punk rock de LA répond au doux nom de FIDLAR (F-I-D-L-A-R pour Fuck It Dog, Life’s A Risk). Après avoir tourné avec Black Lips et The Hives, ils débarquent en France avec un album éponyme (sortie prévue le 4 février). Zac Carper, chanteur et guitariste, a répondu aux questions de Dancing Feet.

 
 
Comment vous êtes-vous rencontrés et avez-vous décidé de créer un groupe ensemble ?
 
Zac Carper: Je travaillais /créchais dans un studio d’enregistrement à Los Angeles. Elvis venait d’y décrocher un stage et traînait tout le temps au studio. On s’est mis à bavarder et on a réalisé qu’on aimait le même style de musique. Puis un jour, le studio n’était pas réservé alors on a décidé de se faire un bœuf. Je me souviens qu’on avait tous les deux une énorme gueule de bois de la veille, alors on a taxé un peu de thunes pour s’acheter de l’alcool à l’épicerie du coin. On a fini par jammer pendant 3-4 heures d’affilée. Après ça, on s’est dit qu’il fallait qu’on monte un groupe. Max, le frère d’Elvis est un batteur incroyable et j’ai rencontré le meilleur bassiste au monde, Brandon. On s’est tous réunis et on a commencé à enregistrer dans le studio quand personne ne faisait attention.
 
Pourquoi avoir choisi FIDLAR comme nom?
 
Zac : FIDLAR était une expression avant d’être un groupe. On disait toujours FIDLAR avant de faire une connerie. Les skateurs avec lesquels je vivais à Los Angeles (comme Elijah Berle, Adrian Adrid, David Bowens) disaient ça avant de tenter un trick extrême. Puis un soir, on a tous décidé de se donner des stick-n-poke tattoos (tatouages à faire soi-même, ndlr) et FIDLAR est le premier qu’on se soit tous offert. Alors quand il a fallu donner un nom à notre groupe, FIDLAR c’était parfait. Ca évoque notre mode de vie et la façon dont on s’est rencontré.
 
Vous êtes très présents sur Internet et particulièrement sur Youtube. C’est important pour vous ?
 
Zac : Très important. C’est de cette façon que j’ai découvert de nouveaux groupes qui montaient. J’ai grandi dans une petite ville à Hawaï et le seul moyen pour moi d’écouter de la musique c’était d’aller sur des blogs comme Buddyhead ou Pitchfork. Internet est un moyen de nous présenter. Je considère ça aussi comme un disque dur géant. Tu peux y télécharger tes chansons sur Youtube et elles ne seront pas supprimées. Contrairement à sur un disque dur qui risque de te lâcher dès qu’il en aura envie.
 
Vos clips sont très originaux. Qui les réalise? A part la musique, est-ce que c’est une de vos passions de tourner des vidéos?
 
Zac : Les vidéos qui ressemblent à de vrais clips musicaux sont faites par mon beau-frère Ryan Baxley. En fait, il est l’un des membres originaux du groupe mais sa passion c’est la vidéo. Et c’est un putain de tueur. La personne la plus créative que je connaisse. Toutes les autres vidéos (les montages d’extraits piqués sur Youtube ou celles en style karaoké) sont faites par moi, dans ma chambre, avec beaucoup de weed. Je me souviens avoir vu des gamins en soirée qui faisaient les DJ avec leurs iPhones en passant des chansons sur Youtube. Alors j’ai commencé à télécharger nos chansons sur Youtube mais en voulant y intégrer un visuel. C’est comme ça que l’idée de prendre les vidéos d’autres personnes et de les mélanger pour nos chansons m’est venue. C’est notre forme de graffiti numérique.
 
Quelles sont vos influences en musique et en cinéma? Est-ce que vous partagez les mêmes ?
 
Zac : On partage tous plus ou moins les mêmes influences en musique. Elvis et Max ont des références punk très anciennes. En ce qui concerne le ciné, on aime tous le même genre de films. Notre préféré est Le Fleuve de la Mort. KEAAAAANNNUUUUUU!
 
J’ai vu dans une interview filmée il y a un an que vous viviez tous ensemble dans la même maison. Est-ce que c’est toujours le cas ?
 
Zac : Elvis et Max vivent à West LA et Brandon et moi à Highland Park donc à présent on est divisé en deux endroits. Mais chez Brandon et moi c’est devenu le principal quartier général. C’est là qu’est notre studio et qu’on fabrique nos produits dérivés.
 
C’est quoi une journée typique dans la vie de FIDLAR?
 
Zac : Réveil > Café > Bong > Surfline.com (pour checker les vagues) > Bière sous la douche > Monter en voiture > Réparer la voiture parce qu’elle ne démarre pas > Rester coincé dans les embouteillages > Surf > Bong > Sieste sur la plage > Embouteillages sur le chemin du retour > Appeler Dave pour aller faire du skate > Y aller seul parce que Dave ne décroche pas > Skate > Tomber et se faire mal > Se diriger vers la maison > Embouteillages > Bong > Aller à Purgatory Pizza dans le centre de LA pour prendre une pizza gratuite > Rentrer > Bong avec les colocs parce qu’à cette heure-ci ils sont rentrés du taf > Aller au bar > Boire > Engueuler le barman > Se faire virer > Conduire bourré > Boire encore plus à la maison > Faire un feu de joie sur le toit > Enregistrer une chanson > Psychoter sur la chanson > Effacer la chanson parce qu’elle n’est pas assez bonne > Enregistrer une autre chanson > Regretter d’avoir effacé la première > Pleurer > Enregistrer > Bong > Voler de l’alcool aux colocs et laisser un mot disant « désolé »> Boire > S’évanouir…
Est-ce qu’enregistrer un album a modifié votre façon de jouer ou de composer?
 
Zac : Nah. On a enregistré l’album nous-même donc c’est sorti tel quel.
 
Vous devenez de plus en plus connus, comment est-ce qu’on passe de concerts chez des potes en soirée à une tournée à l’étranger ?
 
Zac : Je n’en ai pas la moindre putain d’idée. Tout ce que je sais c’est qu’on a fait tout ce qu’on voulait sans arrière-pensée, on l’a juste fait. « Don’t try » (titre de leur EP choisi en référence à l’épitaphe de Bukowski, ndlr).
 
Est-ce que le public français vous a bien accueilli lors de votre date parisienne à l’Espace B début décembre ?
 
Zac : Mecs ! Vous avez été incroyables putain !!!!!!!!!!! Tout le monde n’arrêtait pas de nous dire que les Français seraient hautains et qu’ils seraient juste là à nous regarder jouer les bras croisés, mais dès qu’on a commencé ils sont devenus fous. Les murs transpiraient littéralement et le plafond s’est effondré. C’était l’un des meilleurs concerts qu’on ait jamais fait.

La Playlist de FIDLAR

Propos recueillis par Kirana Chesnel // Photo: DR

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