Pitchfork Festival à Paris // 29, 30 & 31 octobre 2015

 Pitchfork Festival à Paris // 29, 30 & 31 octobre 2015

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Pour sa cinquième édition, le Pitchfork Festival a de nouveau frappé très fort. Au programme, une trentaine de concerts assurés par les figures de proue de la scène indépendante. L’événement, qui affichait complet, n’a pas failli à sa réputation. Pendant trois jours, le coeur de la Villette a vibré.

Dès l’arrivée, les lettres rouges géantes apposées sur la Grande halle affichent la couleur : vous entrez sur les terres du Pitchfork Music Festival. Des nuées de spectateurs affluent, pour la plupart étrangers. Il faut dire que c’est surtout dans les pays anglophones que braconne Pitchfork.fr, l’incontournable site musical made in Chicago.
On en retrouve cependant la ligne à Paris avec une programmation aux accents rock, pop et électro, plutôt pointue. On notera la présence de quelques mastodontes (Thom York et Laurent Garnier) accompagnés d’une multitude de découvertes. En quelques mots, nous ne sommes pas loin du line-up idéal.

Après une Opening night majestueuse la veille, le jeudi est marqué par la performance des Canadiens Deerhunter. Mais surtout, la journée s’achève par le très joli concert de Beach House. Une prestation aérienne et toute en élégance sous un plafond d’étoiles artificielles. Alors que le groupe de Baltimore vient de faire paraître son deuxième album de l’année (oui, oui, vous avez bien lu !), c’est l’intégralité de son répertoire qu’il passe en revue pour le bonheur des fans. Comme une douce et brillante fin de journée.

Le vendredi, nous arrivons juste à temps pour Rhye. La voix d’exception de Mike Milosh envoute le public. Si le duo de Los Angeles n’a rien proposé de nouveau depuis le sublime Woman sorti en 2013 (déjà !), les tubes Last dance et Open n’ont rien perdu de leur superbe. Rhye délivre avec brio 45 minutes de soul intime et sensuelle dans une ambiance feutrée. Un des plus beaux moments de l’édition 2015.

Suivant : Kurt Vile accompagné de son gang – The Violators – et de son humour noir. Malgré l’admiration qu’on portait à son dernier album, petite déception : le rockeur au cheveux longs enchaîne les titres mais il manque la petite étincelle qui nous aurait fait décoller et ce, malgré une scénographie réussie.

C’est exactement le contraire qui s’est produit avec Thom Yorke. Alors qu’on attendait le set du chanteur de Radiohead avec appréhension, son électro mélodieuse et travaillée nous a ravis. Une danse étrange, une scène orange encadrée les vidéos de Tarik Barri, le tout porté par la voix mélancolique de Thom : ne serait-ce pas la clé du bonheur ? On termine la journée avec le DJ set brillant de Four Tet. De quoi faire danser Paris jusqu’au bout de la nuit.

Le samedi débute en beauté par un Father John Misty au sommet de sa forme. Elevé dans une famille évangéliste au son de la folk de Dylan, Josh Tillman explose sur scène. Le crooner barbu aux cheveux longs ajuste son costume, envoie valser le pied de son micro et se lance dans une superbe interprétation de son titre phare I love you honeybear. On ne le quitte plus des yeux.

A peine le temps de souffler, les petits génies d’Unknown Mortal Orchestra prennent le relai. Le chanteur Ruban Nielson monte sur scène avec un masque d’Halloween et une énorme parka. Malgré les problèmes de son qui émaillent le concert, l’énergie des Néo-zélandais l’emporte. Le set s’achève par l’hypnotisant Can’t keep checking my phone. Le public est conquis par la pop psychédélique et dansante du quatuor.

Après le rap de Run The Jewels et l’énergisant Spiritualized, la foule se masse pour l’un des moments les plus attendus du festival, Ratatat. Pendant 1h15, le duo de guitar heros new-yorkais enflamme la Grande halle. Des lasers verts dansent au son des cordes saturées pendant que sur les écrans, des litres d’or en fusion se déversent sur des statues antiques. Pari réussi pour les interprètes de Magnifique même si on retient d’avantage le show visuel. Dans la catégorie jeunes talents, on retiendra la bande de filles Hinds et Rome Fortune.

Bref, vous l’aurez compris, le Pitchfork nous en a encore mis plein les yeux cette année.

Rédactrice: Kim Biegatch

Retrouvez aussi nos live reports de l’Opening Night et de la Closing Party.

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