Concrete Knives // Le Trianon // 19 avril 2013
Vendredi dernier, les Normands de Concrete Knives foulaient la scène du Trianon, après un Nouveau Casino et une Maroquinerie à guichet fermé en 2012.
En première partie, les Parisiens de Caandides sont accueillis par un public parsemé. Les cinq potes diffusent une folk électronique sauvage, à la croisée d’un Animal Collective apprivoisé et d’un Foals déglingué. La voix de Théo est impressionnante, cristalline et nerveuse à la fois. C’est une très belle découverte, dont le succès est palpable: au bout de seulement deux morceaux, les premiers rangs sont complets. Un groupe à suivre de très très près, donc.
C’est une bien jolie mise en scène, en clin d’oeil à la pochette de leur album, qui marque le début du set de Concrete Knives . Chacun est emmailloté dans une couverture de survie dorée. Morgane, en reine des abeilles, illumine la scène par sa gestuelle délicate. La jeune fille fait preuve d’une maîtrise sans faille et d’une assurance épatante, tant elle soutient les regards des premiers rangs et se réjouit de pouvoir y discerner « de vrais visages, et non pas de petites têtes rondes toutes pareilles« .
Les Normands ont su séduire la scène alternative bien avant la sortie de leur premier album Be Your Own King en novembre dernier, et l’engouement autour du groupe est proportionnel à la puissance des chœurs entonnant les paroles dans le public. Brand New Start, Greyhound Racing, Africanize, Wallpaper… autant de morceaux qui sonnent comme des hymnes dans ce Trianon plein à craquer. Sur le groovie Roller Boogie, deux jeunes filles brandissent des patins à roulettes découpés dans du carton. Sur la désormais très attendue reprise du hit de 1994 Here Comes The Hotstepper d’Ini Kamoze, Morgane, petit bout de femme, donne de la voix, et la cover est bluffante.
Après un premier rappel, la joyeuse bande revient sous les demandes pressantes du public pour un second. Leurs amis de Caandides les rejoignent alors sur scène tripatouiller les intrus. C’est la grosse fête. Morgane slamme. Corentin, guitariste de The Dancers ayant rejoint le groupe récemment, s’est parfaitement glissé dans son rôle et semble boire chaque note, chaque mot. Il y a une véritable osmose.
Devant une jeunesse qui saute totalement aux yeux et pourrait porter préjudice au groupe, on est forcé de constater combien le groupe est carré et pro, combien l’entente entre eux y est certainement pour beaucoup, aussi, à voir les regards souriants échangés tout au long du set.