Connan Mockasin + Feu! Chatterton // Le Trianon // 19 février 2014
20h. Tandis que l’on approche de la salle du Trianon la voix caverneuse du chanteur de Feu ! Chatterton résonne. Le classieux groupe parisien invoque les esprits des monstres sacrés de la chanson française à travers des textes surréalistes habités et débités à la manière d’une performance théâtrale.
Feu ! Chatterton étonne, détonne. On ne sait tout d’abord s’il faut rire de ces dandys qui se dandinent. Mais très vite le langage châtié laisse place à la sincérité. On n’a plus qu’à se laisser porter par leurs récits exquis. Feu ! Chatterton est un joli OVNI. Quel choix judicieux que de le programmer en première partie de Connan Mockasin. Car si les poètes freaks contemporains ont un maître c’est bien lui, le Néo-Zélandais aux cheveux d’ange et aux faux airs d’un jeune Klaus Kinski.
Dans le noir une silhouette s’avance. A la vue de l’emblématique carré blond le public s’affole ! Mais ce n’est qu’un leurre. Le vrai Connan surgit de nulle part et retire la perruque de son complice dans un éclat de rire, fier de son petit effet. Très joueur et de bonne humeur, Connan n’a de cesse de taquiner son public français de l’amuser et de charmer les jolies filles. Mais ce n’est rien à côté de l’effet que procurent ses compositions planantes et intenses. Le spectacle est haletant. Et même le Monsieur Muscles chargé de la sécurité, pourtant peu réceptif à l’univers décalé du néo-zélandais, ne peut s’empêcher d’applaudir chaudement ses talents de guitariste. Après un tableau surprenant dans un lit qui n’est pas sans rappeler le sit-in amoureux de John et Yoko, Mockasin et ses quatre fantastiques musiciens concluent le show avec une version musclée de Forever Dolphin Love (Ha ha ha ha ha ha). Et si vous en doutiez je vous le confirme : oui il est possible de pogoter sur cette chanson !
Feu! Chatterton
Connan Mockasin
Rédactrice : Kirana Chesnel // Photographe : Elise Schipman