Drenge // La Maroquinerie // 24 avril 2014
Attention talent brutal ! On vous aura prévenus : les deux frangins de Sheffield, Eoin et Rory Loveless, ne font pas de quartier. C’est bien simple, nos tympans ont été pulvérisés dès la première note. Passé le choc des premiers instants, l’écoute du grunge de Drenge a joyeusement fait revivre en nous l’ado morveux et teigneux, poings serrés et prêt à en découdre dans le plus furieux des pogos. Les groupies en furie ont donné du fil à retordre aux rockeurs chevronnés, maintes fois bousculés par leur enthousiasme déchaîné. Direct et sans artifice aucun, le son de Drenge fait l’effet d’une décharge électrique vivifiante. Cette puissance leur a été inspirée par un autre duo immense, les White Stripes. On retrouve également chez les frangins la lourdeur du son des Queens of the Stone Age et quelques bribes d’accents de leurs compatriotes Arctic Monkeys. Liés par un cordon invisible, les deux frères se cherchent du regard et s’échangent des sourires complices. L’aîné Eoin, à la guitare et au chant, yeux révulsés sous sa mèche blonde, subit régulièrement les assauts de son cadet Rory, à la batterie, qui, dès sa bouteille d’eau engloutie cul-sec, la lui balance au visage. Les jeunes frères, qui ont tout juste 21 et 23 ans, ont de la testostérone à revendre. D’ailleurs drenge signifie garçon en danois (un souvenir d’échange scolaire). Leur musique est corrosive. Tantôt festive, tantôt torturée mais toujours juste voire même poignante. Nous sortons de ce concert comme passés dans le tambour du lave-linge en mode essorage. Mais on ne peut que vous conseiller de voir Drenge en live tout casser sur son passage. Espérons que la maman de ces deux-là a bien pris soin d’isoler leur garage !
Rédactrice: Kirana Chesnel // Photographe: Elise Schipman