Eagles Of Death Metal // L’Olympia // 16 février 2016
A peine 2 mois après la tragédie du Bataclan, les Eagles Of Death Métal se sont donné pour mission de revenir à Paris pour « terminer leur concert ». Sans la prétention de changer quoi que ce soit ni se faire les porte parole d’une situation qui ne les concerne en rien (comme l’ont trop souvent mal interprétés nos médias peu renseignés), mais simplement parce que ça leur paraissait être une évidence. Certains redoutaient un show « à l’américaine », un peu larmoyant ou, encore pire, engagé. C’était mal connaitre les californiens, qui ont simplement débarqués pour faire la seule chose qu’il y avait à faire: du rock, le plus fort et le plus longtemps possible.
On croise beaucoup de gens en béquilles, des visages familiers qu’on a vu passer dans la presse ces dernières semaines, mais aussi des personnalités qu’on préférera ignorer. Chacun a ses raisons pour être ici. C’est probablement le concert de rock le plus sécurisé de l’histoire, et dans la salle, les regards sont confiants. Pas évident de faire un concert « normal » avec une situation aussi pesante, mais dans son ensemble le public réagit de façon incroyablement positive dès que les lumière s’éteignent et que retentis « Il est 5 heure Paris s’éveille », qui malgré l’heure a rarement aussi bien portée son nom. Tout prend alors un sens quand on se rend compte à quel point on avait tous besoin de crier, de chanter ensemble, de se prendre dans les bras, sans rien se dire mais en se comprenant parfaitement, loin des débats de réseaux sociaux, des reportages anxiogènes ou de la lourdeur des discours politiques. Jesse Hughes, Josh Homme et leurs potes nous offrent un concert brut, puissant et sans limite qui semble être la chose la plus pertinente qui soit arrivée depuis longtemps.