Fool’s Gold + Témé Tan // Le Café de la Danse // 23 septembre 2014
Bruxellois d’origine congolaise, Tanguy Haesevoets, alias Témé Tan, a principalement puisé dans ses souvenirs d’enfance et son dernier voyage (le premier depuis dix ans) sur sa terre natale pour composer ses chansons, friandises afro-pop, qui vous restent dans la tête pour longtemps. Seul sur scène au milieu de ses looper, guitare et autres percussions, le jeune homme nous raconte en musique les herbes hautes au fond du jardin interdit où il allait jouer avec ses frères (Matiti) et les chutes d’eau au bord desquelles ses parents se promenaient en amoureux. Soudain, son air devient plus grave et, très pudiquement, il présente son nouveau single Améthis, que l’on a déjà pu entendre sur radio Nova, comme « une chanson sur [sa] maman ». Lorsque l’on comprend que celle-ci est décédée il y a quelques mois, la ritournelle enfantine composée en son honneur n’en devient que plus touchante. Le public est emballé par la fraîcheur de Témé Tan. Une parfaite introduction en somme pour les rythmiques endiablées de Fool’s Gold.
Le quintet de Los Angeles, que l’on n’avait pas vu en France depuis deux ans, craignait que le public français ne l’ait oublié. Il est vite rassuré face au chaleureux accueil qu’il reçoit dès son entrée en scène. Pour nous mettre en jambes, les festivités commencent avec Night Dancing, morceau instrumental d’inspiration éthiopienne, issu du premier album éponyme de Fool’s Gold. Tout juste remis de cette introduction échevelée, le groupe enchaîne avec la géniale Nadine, déjà culte pour son saxo et son texte anglo-hébreu. Avec The Dive, qui figure sur le deuxième album du groupe, la voix chaude de Luke Top continue à faire sensation. Place à présent aux nouveautés. « C’est la première fois que nous jouons ces morceaux de ce côté de la planète. Vous êtes notre public test ce soir » déclare Luke Top, avant d’entamer avec ses compères leur incroyable nouveau single I’m in Love. Percussions caribéennes, ligne de basse groovy à souhait et voix enjôleuse, la chanson nous rend instantanément heureux. Mais, légèrement irrité de voir encore quelques personnes assises au fond de la salle, le chanteur les exhorte à se lever : « Je pense que vous connaissez la suivante en plus! ». A peine les premiers accords de Surprise Hotel joués par les doigts magiques de Lewis Pesacov, cris de joie et déhanchés se déclenchent. La chanson a déjà charmé tant de monde que chacun y associe ses propres souvenirs de fête et l’émotion en devient palpable. A partir de là le groupe ne jouera plus que de nouvelles chansons, offertes en avant-première à nos oreilles émerveillées. Il est rageant de réaliser qu’il nous faudra attendre l’année prochaine pour pouvoir réentendre les titres, tous plus créatifs et brillants les uns que les autres, de Flying Lessons. En guise de rappel, une toute nouvelle chanson, presque improvisée, se transforme en moment de grâce quand le public, instinctivement, frappe dans ses mains en cadence. Bientôt on ne verra que des sourires sur les visages des musiciens et de leurs admirateurs, fidèles.
Night Dancing
Nadine
The Dive
I’m in Love
Devotion
Surprise Hotel
Flying Lessons
Another Sun
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Rédactrice: Kirana Chesnel // Photographe: Jacques de Rougé