Justice // Woman
Il est là! Après 5 ans d’attente, Justice sort enfin son troisième album studio, Woman, et on comprend dès la première écoute pourquoi les deux Français ont pris leur temps.
Ils auraient pu faire dans la surenchère. Après deux disques parfaits déjà cultes, deux albums lives et des tournées mythiques à travers le monde, quelque chose de « pas mal » aurait instantanément détruit la légende qu’ils construisent depuis 2003. Pourtant, aucune trace de panique dans le son de Woman; à l’image de la dégaine archi-décontractée des deux djs lors des récentes interviews, l’album nous plonge tranquillement dans 10 morceaux qui s’étendent dans la longueur (5-6 minutes en moyenne) pour nous emmener vers de nouvelles idées tout en gardant une cohérence forte et la « patte Justice ». Aucune tentative flagrante de tube radio dansant (Randy s’en rapproche, mais reste authentique bien qu’efficace), pas de featuring, pas de remix, pas d’intro. Efficacité et sobriété. 54 minutes de bonne musique sans aucune fausse note.
Safe And Sound ouvre le disque de façon hypnotisante, dans la répétition et la progression lente, histoire de nous prévenir que cette fois l’expérience se fait d’un bout à l’autre, et non en choisissant une piste au hasard. La suite est un terrain connu des amateurs du groupe : des mélanges disco-electro avec une ambiance 80’s très marquée sur Fire et l’excellent Heavy Metal. Chorus apporte la touche agressive (on a déjà hâte de l’entendre en live), tandis que Stop et Love S.O.S. donnent le coté romantique et sensuel qui colle avec le nom de l’album.
Plusieurs écoutes sont nécessaires pour bien s’attacher à chaque titre, mais le jeu en vaut la chandelle ! Close Call est une sorte d’atterrissage en douceur, 5 minutes qui terminent l’album de façon épique avec une progression d’accords qui pourrait être empruntée à une ballade d’un groupe de hard-rock des années 80. Si tout s’est bien passé, vous aurez l’impression de rentrer d’un long voyage avec plein de couleurs et d’images en tête, comme le résument très bien les paroles de Pleasure : « Use imagination as a destination » !