Kazy Lambist // La Maroquinerie // le 5 juillet 2016

 Kazy Lambist // La Maroquinerie // le 5 juillet 2016

Cuteness alert : Kazy Lambist jouait le mardi 3 juillet à la Maroquinerie. Avec leur romantisme sautillant qui nous fait parfois penser à des Paradis anglophones et leur originalité discrète (ces voix qui se répondent, cette musique électronique qui n’en a pas l’air), ce concert faisait figure de promesse d’ondes de douceur sur nos cœurs. Après avoir écouté leur EP The Coast en boucle, on avait hâte de découvrir leur potentiel punchy en live. Nous avions dû sacrifier leur date au Point éphémère pour aller acclamer Kaytranada. Nous n’aurions loupé celle-ci pour rien au monde.

KL- Crédit photo Julia Champeau

Cette soirée placée sous le signe de la mignonnerie a bien commencé avec les noctambules de Pi Ja Ma. Une guitare joyeuse, une pop qui claque : les premiers titres font leur effet avec une facilité déconcertante, surtout lorsque l’on apprend qu’il s’agit du tout premier concert du groupe, « heureux que ce soit à la Maroquinerie plutôt qu’à un mariage ou une Barmitsva ». Avec une voix fluette et quelques pas de danse, les Français définissent la ligne de conduite de la soirée : jouer sérieusement, mais sans se prendre au sérieux.

Une certitude s’impose lorsque l’on découvre le trio formant Kazy Lambist ce soir sur scène : rarement un groupe aura été d’une telle cohérence. Son chanteur (également auteur-compositeur-producteur), avec son tee-shirt à motifs, son sourire franc et ses gestes hésitants, a l’air d’un mec en vacances et irradie toute la salle, sans chercher à pousser son statut de leader. Sa chanteuse énergise quant à elle chaque chanson de ses petites chorégraphies spontanées et de sa voix envoûtante, avec laquelle elle s’autorise même parfois quelques morceaux de bravoure. Enfin le bassiste et claviériste dynamite les bases rythmiques et mélodiques des titres avec malice, décontraction et la même bonne humeur que ses comparses. Chacun a son rôle, chacun est le leader de son propre instrument et les trois sont indéniablement complices, ce qui leur permet de livrer une performance réjouissante, car sincère et sans calcul. Si le concert est musicalement ultra-carré et professionnel de bout en bout, la mise en scène sent bon l’amateurisme et voir des gens danser sur scène comme s’ils étaient en boum est toujours rafraichissant. C’est ainsi que l’on a partagé avec plaisir une séance intensive de yoga à deux voix (Doing Yoga), dansé frénétiquement sur All I Wanna Do, groové sur Headson et crié notre amour sur Forever (« For what ? Forever ! »). On aura même eu le droit de chanter à plein poumons sur une version démentielle de On You à deux reprises, grâce à un second rappel aussi inattendu pour nous que pour eux. Une petite heure de pop joyeuse et entraînante, impossible à ne pas aimer. A chaque instant, nous nous sommes dit que tous les concerts devraient être ainsi : des gens heureux d’être ensemble sur scène, prenant plaisir à chanter leurs morceaux et à les partager avec leur public. Pas de pose réfléchie, pas de genre qu’on se donne. De la musique tout simplement.

Rédactrice: Julia Rivière // Photo: Julia Champeau