Plugs + We Have Band // Le Point Ephémère // 17 octobre 2012
Ce mercredi soir, le Point Ephémère se place sous le signe de l’Albion, avec la venue de Plugs, assistés d’un « very special guest » comme l’annonçait la salle, en la présence de We Have Band.
C’est à Plugs, contre toute attente, qu’il revient d’ouvrir les hostilités. Dès les premiers accords, on constate la dextérité du guitariste, également chanteur, arborant un t-shirt à l’effigie des Red Hot. En observant la maîtrise qu’il possède de sa gratte, on en viendrait même à se demander si le type n’a pas pris des cours avec John Frusciante (il paraît que ça se fait, souvenez-vous de Robert Francis). Le batteur, lui aussi, semble en pleine ascension musicale, le rythme est franchement bien calé et l’on constate la même concentration mêlée de jouissance chez ses acolytes. Mais voilà, ça ne prend pas vraiment, comme s’il manquait un ingrédient à cette recette électro de luxe. Si bien qu’on a vite l’impression en observant Morgan Quaintance d’assister à une partie complètement endiablée de guitar hero donnée en publique. Après un set d’une vingtaine de minutes, le quatuor termine par deux morceaux résolument rocks qui commencent à happer complètement les esprits, avant de se terminer sans prévenir, laissant un peu le public sur sa faim.
Après une courte pause, c’est le tour de We Have Band, très attendus par un public de connaisseurs, de faire leur entrée. Comme si une clé mécanique lui avait été plantée dans le dos et tournée à fond, Dede Wegg-Prosser, le visage figé, bouge en cadence, tel un petit soldat. La batterie semble s’assimiler aux battements de coeur de la chanteuse, dont les yeux bleus devenus transparents au contact de la lumière clignotante lui confèrent des allures de possédée. Les Anglais enchaînent leur désormais tubes (c’est-à-dire en fait un peu tout Ternion, leur second album), accompagnés par le chant et les déhanchés du public. Celui-ci, connaisseur, entonne les paroles, danse en communion. Certains même, le torse gonflé d’orgueil, ont l’air de prendre un malin plaisir à braver la loi Evin, se foutant complètement d’enfumer leurs voisins. La salle semble comme en transe, chacun paraît complètement hypnotisé par le spectacle qui se déroule devant ses yeux. Alors quand résonne Where are you people, il n’est plus franchement nécessaire de se poser la question.
Aurélie Tournois