Printemps de Bourges // Lundi 27 avril
Comme chaque année, le Printemps de Bourges est le rendez-vous idéal des nouveaux talents, des professionnels de la musique et des curieux. Arrivés en milieu de festival et après le rush du week-end, notre premier jour au Printemps de Bourges s’est situé entre la scène du 22 et la scène Pression Live, l’occasion de faire le plein de découvertes. Bienvenue dans le monde des problèmes techniques et des « Rapprochez-vous s’il vous plaît ! ».
Nous voici sur la Scène du 22, où les « Inouïs » se disputent le trophée du festival tous les débuts d’après-midi. En débarquant lundi, on se retrouve directement face au mur de distorsion de Bantam Lyons. Le chanteur, introverti, a les yeux rivés sur ses chaussures et grommelle un flot de paroles en anglais. Pas très bavard entre les titres, le groupe à la rythmique mécanique et l’ambiance planante se révèle être spécialiste de la montée en puissance. Chaque morceau se clôture sur une envolée psychédélique frissonnante.
Bantam Lyons
Le jeu d’essuie-glace commence : toutes les 30 minutes, on change radicalement d’univers en changeant de scène. C’est la règle des Inouïs, malgré des programmations thématiques. La pop-folk de Groenland apaise nos tympans déjà brouillés. Une énergie positive soutenue par des violons, ukulélés et violoncelles… S’amusant de la pluie, la chanteuse propose des chansons qui « apportent le beau temps ». Pour une première date de leur tournée européenne, le show est déjà maîtrisé, mais moins marquant que celui qui leur succède.
Groenland
Changement de scène et d’époque, le duo de veste en cuir Carré Court nous ramène aux années 1960. Un chanteur hipster au son de guitare clair et une diva blonde à la coiffure improbable. Sa voix un brin cassée s’accorde parfaitement à celle de son acolyte. Malgré des percussions minimalistes (tambourin et shaker), le duo se montre remarquablement crédible dans son style. Les compositions n’ont rien à envier aux standards de l’époque, et on ne cache pas un gros plaisir lors des instants rockabilly.
Carré Court
Belle surprise sur la scène extérieure du Printemps des Régions. Les rockeurs-choristes de Fuzeta font résonner dans la ville leurs refrains incroyablement épiques. On découvre sans surprise qu’il s’agit du lauréat Ricard S.A Music, mais on reste bluffé par la maturité de leurs titres malgré leurs visages juvéniles. Malheureusement, le public des scènes gratuites est volatile et peu réceptif, mais ça n’est pas que le problème (ni la faute) de Fuzeta.
Fuzeta
Direction la scène Pression Live pour découvrir le live de If The Kids. Même problème : malgré des titres ultra entraînants, le public remue à peine la tête. Le groupe, légèrement décontenancé, préfère en rire ouvertement. If The Kids balance un hit pop-rock-électro en puissance toutes les 3 minutes. On croirait qu’ils passent leurs journée à confectionner le tube ultime. La chanteuse, malgré un accent anglais moyen, se livre à une danse hypnotisante. Pour une raison inconnue (quelques minutes de retard ?), le groupe s’éclipsera avant d’avoir joué son single Life is Now. Dommage.
If The Kids
Vingt minutes plus tard, l’exact opposé de If The Kids entre en scène. FùGù MANGO, derrière ses claviers et percussions africaines, est inclassable. Une musique pop-exotique, très organique mais ponctuée par des claviers « eighties ». Le chanteur, à la curieuse veste imprimée de bateaux, emmène le public (toujours très sage) au rythmes de fables et contes africains. Plutôt éloignée des standards pop, la musique de ce quatuor bruxellois est un mélange qui se balade « dans les rues de Kinshasa tout en marchant sur les trottoirs de Londres ».
Fùgù MANGO
I AM UN CHIEN !! sera le seul groupe à chauffer son public. Il faut dire qu’un set heavy-electro à 22 heures est rarement décevant. Le chanteur déchaîne des punchlines agressives et pratique un headbanging qui ferait rougir certains groupes de metal. Les guitares rugissent d’une violence inouïe, le lightshow est épileptique et les pogos se forment. L’équivalent des Prodigy à la française s’éclate sur scène. C’est d’ailleurs l’anniversaire de deux membres du groupe: « C’est la première fois qu’on joue le soir de notre anniversaire, c’est chan-mé ! ».
Demain est un autre jour.
I AM UN CHIEN
Rédacteur: Ulysse Thevenon // Photographe: Elise Schipman