Rencontre // Talisco // Un désir d’évasion, d’aventure et de liberté
Musique officielle du Disquaire Day 2014 et bande-son d’une publicité pour une marque de prêt-à-porter, son titre Your Wish passe en boucle sur toutes les radios. Un mois après la sortie de son premier album Run, Talisco jouera ce soir à La Cigale à Paris. Sous ce mystérieux nom de scène se cache le ténébreux Jérôme Amandi. Nous l’avons croisé au Printemps de Bourges et on en a profité pour lui poser quelques questions.
Pour commencer, d’où vient ce nom intrigant, Talisco?
Jérôme: Je vais te décevoir… C’est le pseudo, le nom du projet. A la base, c’est un hommage que je rends à quelqu’un qui était proche, mais je n’en parle pas par pudeur en fait, je le garde pour moi. Désolé, c’est un peu décevant?
Je comprends. Après une sortie prévue en février, ton album verra finalement le jour le 19 mai. Comment s’est passé la composition de ce disque ?
Jérôme: Il devait sortir le 14 février, après c’était prévu pour avril, maintenant c’est en mai… Après ce sera en juin?! (rires). Ce n’est pas tant l’endroit où il a été composé qui fait l’album, c’est plus la manière dont je l’ai fait. C’est un disque que j’ai volontairement créé dans l’urgence, pour éviter de faire quelque chose de trop concept. Je voulais vraiment m’écarter de pus possible de tout ce qui est album concept. L’idée, c’était de créer quelque chose de brut, spontané voire même de très instinctif. Et la seule manière que j’ai trouvée pour faire ce genre de chose, c’est de le créer dans l’urgence. Donc rapidement. C’est un album qui a été fait sur une courte durée.Toutes les créas ont été faites sur un petit mois. Après, il y a eu un autre travail, celui des textures de son et autres, j’aime prendre du temps pour ça. Mais sur la composition, cela a vraiment duré un mois.
Le fait de repousser la date de sortie, ça ne créé pas trop de doutes?
Jérôme: Une fois que l’album est enregistré et posé, les doutes, mieux vaut ne pas en avoir. Même si tu en as, tu les mets au placard. Non, je n’ai pas de doutes, je suis très content de l’album, vraiment très très content, et j’ai plutôt hâte même de le faire découvrir.
Tes clips prennent la forme de court-métrages, souvent dans de grands espaces naturels comme dans Run ou urbain dans Your wish. Est-ce que tu es un grand voyageur?
Jérôme: Je suis quelqu’un qui fantasme beaucoup. J’ai la bougeotte, j’ai vu pas mal d’endroits. Mais après, je ne suis pas un globe trotteur. Non, ça c’est pas moi. Le fait qu’il y ait de grands espaces sur les court-métrages, c’est plus pour identifier le projet en lui-même.
C’est une musique, il me semble, où il y a des notions d’évasion, de liberté, d’aventure. Donc c’est plutôt pour traduire tout ça.
Ce sentiment de recherche de liberté, il se retrouve aussi dans tes textes?
Jérôme: Dans les textes comme dans la musique et sa création, il y a une volonté d’avoir fait les choses dans l’urgence pour en retirer le plus de spontanéité possible. Et en effet, ce qui en ressort, c’est qu’il y a une envie de liberté. Ce n’est pas calculé, c’est vraiment ce qu’il en ressort, donc oui c’est ce qui arrive, c’est ce qui a été créé au final, mais ce n’est pas voulu.
La recherche du sentiment d’évasion, c’est une quête pour quoi?
Jérôme: Ce n’est pas une recherche, je pense que je suis comme ça, c’est ca qui me rend bien. Mais je pense que c’est ce qui rend bien beaucoup de gens. A un moment, on a besoin d’écouter de la musique aussi pour pouvoir s’évader, partir. Se dire: merde, j’en ai marre, je vais poser mon sac, sortir ma bagnole, prendre le train et partir à l’autre bout du monde. Moi, c’est ça. Ça fait partie de mes fantasmes, c’est quelque chose qui me fait vivre.
Quels sont les autres thèmes que tu as souhaité aborder ?
Jérôme: Le thème principal de l’album c’est l’aventure. Après, il y a d’autres thèmes abordés en effet mais qui sont mois évidents. Le fond de ma musique, c’est la liberté. La forme, c’est plus la rêverie, le côté un peu fantastique qui est traduit dans le court-métrage Run par ces trois nanas que l’on voit à la fin, qui sont nues. On se demande ce qu’elles font là, c’est un peu enivrant. On ne sait pas ce qu’il se passe, pourquoi elles sont la. Elles sont dans une sorte de brume. Cet aspect rêverie fantastique vient se rajouter à l’album.
Et tu as un œil direct sur les clips, c’est toi qui supervise?
Jérôme: Je veux pas m’enfermer, je n’ai pas la volonté de tout faire systématiquement. Je créé déjà la musique, les paroles. Je donne des directions aux réalisateurs avec qui je travaille, mais j’ai besoin d’eux pour qu’ils amènent aussi leur univers pour pouvoir ouvrir un petit peu ce que je fais.
Qu’est ce que ça fait d’être choisi comme musique officielle du Disquaire Day?
Jérôme: Quand on m’a appelé pour me dire ça, je me suis dit: c’est génial! C’est classe, c’est top. On ne demande que ça, tous les jours.