Shantel // La Maroquinerie // 17 novembre 2014
Il est 21h et La Maroquinerie est encore bien calme. Pas de première partie ce soir, les gens attendent en silence et la star de la soirée peaufine les derniers détails techniques sur scène avant de commencer (pas besoin d’envoyer un roadie quand on a l’humilité légendaire de ce type). Personne ne montre de signe d’impatience, car tout le monde ici connait le personnage: avec Shantel, on en a toujours pour notre argent. Et ce soir, c’est le moins qu’on puisse dire!
A peine débarqués, les musiciens transforment la salle en dancefloor géant et ne nous laissent plus une seconde de répit. Fanfare balkanique endiablée, rock énervé, ska surexcité et la touche électronique du dj allemand, il est tout simplement impossible de ne pas danser. Même les derniers rangs sont complètement déchaînés, on ne sais plus si la fosse est un pogo géant ou une foule hystérique qui ne contrôle plus rien. Le patron garde un regard calme et confiant, tout en se déplaçant frénétiquement dans tout l’espace qu’il lui reste (pas facile d’être si nombreux sur cette petite scène…). La température monte de plusieurs degrés par morceaux. Les deux tubes majeurs « Disko Partizani » et « Disko Boy » sont enchaînés avant le milieu du set, et malgré le potentiel incroyable de ces deux morceaux à rendre fou le public, aucun doute sur le fait que ces musiciens n’ont pas besoin de ça pour nous tenir en haleine jusqu’au bout du concert. Après avoir fait asseoir puis sauter son public, être allé chanter tout au fond de la salle et avoir déclenché des mouvements de foule gigantesques, le chanteur incite toutes les filles à monter pour danser sur la scène, puis les asperge de champagne dans une apothéose finale qui donne l’impression d’assister à un mariage d’ex-yougoslavie organisée par Emir Kusturica et Goran Bregovic. De la pure folie.
Texte et photographies : Jacques de Rougé