Temples + Thomas Azier + Au revoir Simone + Arthur Beatrice // Festival Black XS // Le Trianon // 22 novembre 2014
Fin novembre, le festival Black XS lançait sa première édition à Paris. Une programmation triée sur le volet, mettant à l’honneur un rock aux influences multiples, du gracile électro-pop au psychédélisme le plus délicieux, dans le bel écrin qu’est le Trianon. Au programme de cette première soirée: les Londoniens Arthur Béatrice, les New-Yorkais Au Revoir Simone, le Néerlandais Thomas Azier et enfin Temples, les Anglais qu’on ne présente plus.
Arthur Béatrice est le premier groupe à monter sur scène, dans un Trianon assez vide vu l’horaire, 18 heures pétantes. Le quatuor nous happe par ses mélodies vaporeuses, au milieu d’une fosse dans laquelle brillent progressivement les bracelets lumineux distribués à l’entrée de la salle. Après la sortie début 2014 d’un premier album qu’ils auront mis deux ans à sortir, tant ils sont méticuleux, les Anglais délivrent ce soir une pop éthérée qui nous fait dodeliner de la tête.
Contrairement à bien des festivals, le Black XS est assez millimétré, et la soirée s’enchaîne donc sans traîner avec les trois jeunes femmes à franges et cheveux longs d’Au Revoir Simone. Un nom français que l’on doit à l’un des personnages du film Pee-Wee Big Adventure de Tim Burton. Dans la lignée du groupe précédant, les notes se font aériennes, caressées par un trio de voix délicates. L’ambiance reste encore assez froide ce soir, hormis les petites danses timides esquissées par Erika Foster, Annie Hart et Heather d’Angelo. En revanche, c’est clair, Somebody Who et Crazy ont leur petit effet sur des premiers rangs de connaisseurs.
Un peu plus tard, l’arrivée de Thomas Azier est un nouveau souffle pour cette première soirée jusqu’ici peut-être un peu trop calme. L’artiste néerlandais, qui dit piocher dans la musique électronique de Berlin, où il réside actuellement, et l’émotionnel du son français, nous séduit complètement, à mesure que s’enchaînent ses morceaux ultradansants. Le grand blond, cheveux plaqués en arrière, déboule en long imperméable beige, jouant avec son pied de micro tel un crooner des années 60. Il en volerait presque la vedette à la tête d’affiche de ce soir, Temples.
Quelques minutes et un changement de décor plus tard, les Anglais brodent sur leurs instruments un rock psyché. Même sans avoir jamais vu le groupe en live, on a l’impression de déjà connaître par cœur toutes ces ballades hypnotiques, preuve s’il en manquait que la bande de chevelus aux allures seventies a déjà acquis ses lettres de noblesse. Dommage en revanche que le groupe ne se contente que de livrer son set sur un plateau, sans interagir avec le public. Derrière eux, un écran montre une installation aqueuse multicolore, qui évolue au son de leurs instruments. Une performance réalisée en direct par un artiste sur le côté de la scène. On se laisse emporter au gré des cordes. Magique.
Après cette première soirée réussie, on attend avec impatience le lendemain, où se succéderont sur scène Guy Ivory, Burning Peacocks, Talisco et Lilly Wood & The Prick.
Rédatrice: Aurélie Tournois // Photographe: Emmanuel Gond