Bel Plaine : duo romantique à fleur de peau

 Bel Plaine : duo romantique à fleur de peau

portrait

On a rencontré Bel Plaine, qui vient de sortir son premier album Aux Fleurs Sauvages, inspiré par leurs voyages. Focus sur ce jeune duo français.

Quatre ans après avoir reçu le prix Paris Jeunes Talents 2013, Bel Plaine est de retour avec un nouvel album. Publié le 24 février dernier chez Cinq 7 (Wagram), Aux Fleurs Sauvages a été écrit et composé à quatre mains par Morgan et Antoine, qui se sont respectivement préoccupés des textes et de la musique.

C’est à « une suite de deux rencontres hasardeuses en deux jours », aiment-ils se rappeler, que le duo se forme, après avoir roulé leur bosse séparément au sein de leur propres formations, respectivement en Bourgogne et à Angers. Au réveillon de l’an 2010, alors qu’ils se retrouvent au sein de la même soirée chez des amis communs, c’est au moment de se dire au revoir, avec en fond sonore un titre de The Drums, qu’ils commencent à discuter musique. Deuxième rencontre fortuite et deuxième signe du destin : le lendemain, les deux garçons se recroisent sur un quai de métro. Après quelques jams, l’alchimie prend, et Bel Plaine voit le jour, très instinctivement. Une spontanéité qui est devenue en quelque sorte leur ligne directrice. Le duo de folk pop se décrit d’ailleurs lui-même comme « très solaire. Bel Plaine, c’est un duo de pop basé sur l’harmonie vocale et la mélodie, qui raconte des choses simples de la vie avec une démarche humaniste de rencontre vers l’autre. »

1

Parmi leurs influences, ils citent pêle-mêle les Beach Boys, Neil Young, les Américains de Dawes, ou les Local Natives. Mais c’est encore plus loin qu’on peut chercher les références de ces deux âmes romantiques, dont la verve est influencée par la littérature poétique des Britanniques Coleridge et Wordworth comme de l’Américain Walt Whitman. Car la nature semble totalement habiter leurs textes. « Nos chansons sont très contemplatives. On est sensibles à un beau paysage. La plupart des gens finissent par passer à côté des belles choses sans s’en rendre compte, sans réaliser qu’un coucher de soleil, ça a une force, c’est singulier. » Des images qu’ils capturent au cours de leurs voyages, la découverte de nouveaux espaces leur procurant un sentiment de liberté.
Mais c’est surtout le contact avec leurs congénères qui nourrit le plus leurs créativité. « En se confrontant avec d’autres avis, d’autres vécus, on devient plus sages, plus altruistes », remarque Antoine, pensif. Avec Morgan, ils ressentent encore une émotion palpable en évoquant leur voyage au Sri Lanka à l’occasion d’une tournée, il y a deux ans. « On a décidé de partir un petit peu avant pour voir le pays et découvrir la culture. » Un périple qui donnera naissance au morceau Arava. « Il parle de deux filles qu’on a rencontrées sur une ile au nord du pays, qui s’appelle Pigeon Island. On venait faire de la plongée et on est tombées sur elles. Elles se ressemblaient beaucoup, avec leurs cheveux courts et auraient pu être sœurs, amoureuses ou copines. Elles avaient une décontraction assez fascinante et touchante, et nous ont raconté qu’elles fuyaient quelque chose dans leur vie à ce moment-là. Leur histoire et ce qui émanait d’elles nous a inspirés. » En remontant dans le bateau pour trouver la terre, c’est pour eux comme une évidence : comme un miroir de leur propre complicité, ce duo féminin imprégnera leur prochain texte.
Une expérience qui semble avoir développé chez les deux compères des envies d’ailleurs. La prochaine destination qu’ils ont en tête : la côte ouest des Etats-Unis. « Beaucoup de groupes que j’écoute viennent Portland. C’est censé être une grande ville qui en même temps a la décontraction d’un petit village. C’est très vert, créatif et écoresponsable. » se prend déjà à rêver Antoine.

Le duo de frenchies semble ainsi avoir fait un bon bout de chemin depuis son premier EP, Present, paru en 2013. « La principale évolution a eu lieu lorsqu’on a réalisé que quitte à avoir une aussi belle langue, autant l’utiliser » expliquent-ils. Voilà pour quelle raison le titre Summer Ends, qui figurait déjà sur leur EP dans une version anglaise, a été réenregistré spécialement en français pour ce premier disque. « Avant, on chantait de belles mélodies et maintenant il y a des mots qui viennent te taper dans la poitrine, se satisfait Morgan. On a l’impression de ne pas avoir changé l’âme du groupe : c’est toujours contemplatif, romantique, enflammé, sans que ce soit étrange. »

La Playlist de Bel Plaine:
Balthazar – Decency
Kishi Bashi – Can’t Let Go, Juno

The Weeknd – I Feel It Coming  ft. Daft Punk
Kaskade x Deadmau5 feat. Skylar Grey – Beneath With Me
Max Richter – On the Nature of Daylight

Rédaction et propos recueillis par Aurélie Tournois // Photographe: Jacques de Rougé