Blood Red Shoes + Gaslight Anthem // La Cigale // 4 novembre 2012
Les Anglais de Blood Red Shoes et les Américains de The Gaslight Anthem, dans leur genre respectif, attirent chacun sur leur tournée une nuée de fans plutôt différents. Ce soir, les uns découvrent les autres avec attention respectueuse et heureuse surprise.
A 20h pétantes, voilà Blood Red Shoes sur scène. C’est par leur célèbre titre It’s Getting Boring By The Sea, figurant sur la B.O. de Scott Pilgrim vs. The World, que les deux complices de chant attaquent. Laura-Mary Carter et Steven Ansell ont écumé les scènes depuis leur formation en 2004. Rodés, ils enchaînent les titres avec une maîtrise irréprochable. L’ensemble du concert semble réglé comme du papier à musique. Peut-être même un peu trop. Mais qu’importe, on savoure avec délice nouveaux titres d’In Time To Voices comme les plus anciens titres, devenus presque classiques. A l’image du puissant et fiévreux Light It Up ou du fédérateur Don’t Ask. Très vite, grisés par l’accueil des premiers titres par le public, Laura-Mary laisse celui-ci découvrir ses grands yeux bleus en balayant l’épaisse chevelure qui masquait jusqu’ici son visage, et Steven s’essaie à un français pas si mauvais que ça. Les Anglais ont désormais l’habitude de supporter des groupes plutôt prestigieux. Après Biffy Clyro, Maximo Park, Foals ou encore Rage Against The Machine, c’est à la bande à Brian Fallon qu’ils laissent leur place au bout d’une honnête heure de set.
La fosse se sépare alors en deux : ceux qui sont là pour la première partie et les curieux, qui regardent les Gaslight Anthem avec le sourire qu’il est impossible de ne pas avoir devant une prestation de cette efficacité, et les « fans » au sens propre du terme, reconnaissant les premières notes de chaque morceau, single ou non, criant les paroles comme un hymne national. Les imparables singles The ’59 sound et Handwritten déclenchent les premiers pogos, et l’ambiance ne connaîtra pas de temps mort jusqu’à la dernière note de la soirée. Détail assez rare : les morceaux de l’excellent Handwritten, sorti cette année, sont au moins aussi bons et efficaces que les premiers classiques du groupe. Le chanteur Brian Fallon est comme un gosse sur scène, faisant parfois perdre leur côté mélancolique à certains titres (le poignant Here’s Looking At you Kid est interrompu parce qu’il n’arrive pas à garder son sérieux). Malgré ça, le set est loin d’être bâclé et le groupe prend un plaisir incroyable à jouer, ce qui est forcément agréablement contagieux. Un rappel de 5 titres dont une reprise des Misfits et un featuring attendu avec Dave Hause (qui assurait la toute première partie de la soirée) terminera de façon parfaite cette soirée.
Vous y étiez ? Vous auriez aimé y être ? Allez-donc faire un tour sur le site français dédié au groupe : theoldwhitelincoln.com
Blood Red Shoes
The Gaslight Anthem
Photos et texte Gaslight Anthem : Jacques de Rougé // Texte Blood Red Shoes: Aurélie Tournois