Cinq séries qu’on regarde juste pour la bande originale

 Cinq séries qu’on regarde juste pour la bande originale

Le moins qu’on puisse dire, c’est que dans le monde des séries en 2018… on a l’embarras du choix. Il y a celles qui vous rendent accro dès le premier épisode pour les meilleures raisons du monde, celles que vous abandonnez au bout de quelques minutes, mais aussi celles qui arrivent à vous faire rester des saisons entières sans que vous n’appréciiez particulièrement l’histoire ou les personnages. Cette dernière catégorie est généralement située dans un univers visuel et sonore qui vous fait rester contre votre gré, provoquant alors une fascination irrépressible teintée d’une frustration constante. Et si une bande originale soigneusement sélectionnée pouvait nous faire oublier la médiocrité d’un scénario le temps de quelques épisodes ? Voilà 5 séries qui ont charmé nos oreilles malgré une qualité d’écriture douteuse.

Everything Sucks : le best of des 90’s

Après avoir battu tous les records avec Stranger Things, on imagine bien la réunion des commerciaux de Netflix : « Et si maintenant on produisait une série pour la génération d’après ? » Patchs sur les sacs à dos, chemises à carreaux, Tipp Ex, VHS, salopettes, baladeurs, énormes téléviseurs grésillants dans les salles de cours et couleurs fluo partout… Bienvenue en 1996. Everything Sucks a pour mission un peu trop évidente de nous ramener au temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et si les histoires d’adolescents amoureux qui s’y développent sont trop classiques et attendues pour en faire une véritable réussite, sa bande originale en fait un shot de nostalgie qu’on écoute plus qu’on ne regarde.

La bande-son parfaite pour votre prochaine soirée entre trentenaires !


DARK : magnifique et incompréhensible

Dès le début du premier épisode, l’ambiance sombre et intrigante de DARK est parfaitement installée. C’est beau, c’est propre, c’est bien filmé et tous les acteurs sont au top. Le problème ? Il y a beaucoup, mais alors beaucoup de personnages… et aucun n’est vraiment le héros de l’histoire. Si ce genre de narration n’est déjà pas évidente à suivre dans des séries comme Game Of Thrones, on a ici droit à une complication de taille : la série se déroule dans plusieurs époques simultanément ! On fait mine de s’y retrouver au début, mais on est vite obligés d’admettre l’évidence : on est complètement perdus. « Ah, mais lui c’est le père de l’autre? Non, c’est l’enfant qui a disparu dans le passé… Par contre elle c’est la même que la fille de la scène d’avant mais quand elle était jeune, non ? Ou c’est sa mère ? Et ce personnage là on ne sait toujours pas qui c’est ! ». La seule chose qui ne vous fera pas mal au crâne pendant ces 10 épisodes : l’exceptionnelle bande-son, un mélange d’électro-pop et de pépites des années 80 qui fonctionne parfaitement.

Cerise sur le gâteau : le titre d’ouverture par l’allemand Apparat est un chef d’oeuvre qui va vous hanter pendant un petit moment.


The OA, c’est creux mais ça sonne bien

Qu’il a été pénible d’aller jusqu’au bout de The OA. Plus le scénario s’étirait dans la longueur, plus il fallait se rendre à l’évidence : il n’y aura aucune explication à toute cette histoire. Juste un grand vide présenté comme un mystère à interpréter, que beaucoup subiront comme une frustration doublée d’une perte de temps. En revanche, les titres soigneusement sélectionnés pour accompagner ce scénario laborieux tombent toujours à point, et pour peu que vous soyez à la recherche de nouvelles trouvailles sonores, votre playlist risque bien de prendre du poids à mesure des épisodes.

On y retrouve entre autres Beach House, Pearl Jam, Chilly Gonzales… sans oublier le titre d’ouverture qui marche vraiment bien.


The End Of The F***ing World : Road trip naïf

Encore une recette à base d’ingrédients faciles : des adolescents incompris, de jolies couleurs, une critique de la société américaine, un peu de sexe, un peu de violence… Et une bande-son aux petits oignons. Si The End Of The Fucking World se laisse regarder, c’est principalement pour ce dernier élément qui donne envie de voler la voiture de ses parents pour partir vivre des aventures absurdes à travers les Etats-Unis. On y retrouve quelques moments de grâce, comme le passage de la danse des deux ados sur un titre de Hank William (parfait), ou la fuite en voiture après avoir braqué une station service, sur l’excellent Kmag Yoyo de Hayes Karll.

Entre les classiques country et rock se cachent des titres plus récents comme We Might Be Dead By Tomorrow de la française Soko, et cette pépite de Graham Coxon composée pour la série.


Scream tv series

Scream, la série : était-ce vraiment nécessaire ?

Soyons honnêtes : les films de Wes Craven sortis dans les années 90 étaient déjà plutôt dispensables. Si le genre « horreur grand public » est pertinent pour une soirée entre adolescents en quête de sensations modérément fortes, la répétition des scénarios ou l’un des personnages porte un masque pour en poignarder d’autres après leur avoir fait des blagues téléphoniques est à peine plus divertissante qu’une bonne partie de Cluedo. La série vise clairement un public « nouvelle génération », et si on y trouve quelques bonnes idées (le personnage cinéphile qui compare tous les rebondissements à des classiques du cinéma d’horreur) et une poignée de personnages attachants, le niveau général reste quand même sacrément bas. Le dernier épisode dévoile son grand méchant comme une révélation alors qu’on l’avait vu venir depuis le tout début… Dommage!

Pour enjoliver tout ça, chaque épisode a son lot de tubes américains entre indie et pop-radio, avec quelques bonnes surprises parmi lesquels Oh Wonder, Cold War Kids, Aurora, George Ezra, Agnes Obel, Two Door Cinema Club et plein d’autres. Ok, ok, on vous pardonne, mais n’allez pas nous faire une saison 3.

NB: Les 5 séries présentées dans cet article sont diffusées sur la même plateforme, n’y voyez rien d’autre qu’une coïncidence. Il ne s’agit ni d’une critique ciblée, ni d’une publicité ratée.

Rédacteur: Jacques de Rougé