Damon Albarn + Moodoïd + Ibeyi // Festival Les Inrocks Philips // Casino de Paris // 12 novembre 2014
C’est probablement la date du Festival des Inrocks 2014 qui s’est vue afficher complet le plus rapidement cette année. Sans surprise, quand on sait que la salle accueille ce soir Damon Albarn qui revient nous jouer son formidable premier album solo Everyday Robots, après avoir déjà comblé les salles de l’Alhambra, et de Pleyel. Devant le Casino de Paris, ce soir, les places se font chères. Que d’amour.
Les sœurs franco-cubaines d’Ibeyi ouvrent le bal, et nous font découvrir leur univers, au gré de leurs jolies harmonies vocales et rythmiques. Les Parisiens de Moodoïd, dont l’album figurait parmi notre best of de la rentrée, prennent ensuite la relève, et c’est toujours avec plaisir qu’on les revoit, plus aventureux et étincelants que jamais. Leur psyché-pop enivrante de couleurs et de paillettes plonge la salle dans un doux songe.
Mais c’est sans compter l’énergie folle et infaillible de Damon Albarn, qui, accompagné de son excellent backing band The Heavy Seas et d’un chœur de gospel, va quelques minutes plus tard nous faire passer une de ces soirées magiques et mémorables. Voir Damon Albarn, c’est comme un rite de passage, à tout âge. C’est peut-être les 20 ans de la britpop cette année, mais elle n’a clairement pris aucune ride, et il en est bien la preuve. A maintenant 46 ans, le songwriter probablement le plus créatif et prolifique de sa génération n’a rien perdu de ce pourquoi on l’a aimé dès ses débuts : cette sincérité, cette poésie, cet amour de la musique, cette fougue, sont encore bien là, filtrés de tous les projets et expériences artistiques de ces dernières années. Au fil d’un show de près de deux heures, Damon Albarn nous montre ce que la pop peut faire de mieux, de plus classe, quand on a son génie. Il ouvre avec un titre de Gorillaz, Spitting out the demons, et ne nous cache pas sa joie d’être à nouveau sur scène sur Paris, nous alpague en permanence, et joueur, nous arrose de toutes les bouteilles d’eau qu’il trouve sur scène. Il tient toute la salle au bout de son micro, de ses sauts, de son sourire. Il alterne habilement des titres de Gorillaz (Slow country, Kids with Guns), mais aussi de The Good, the Bad and the Queen (Three Changes), de Blur (dont la magnifique B-side All your life), avec les meilleurs titres de son album solo (Everyday robots, Lonely press play, Hollow ponds) et finira sur Sunset coming on, de l’album Mali Music. Et s’il y a des rappels dont on se souvient, celui-ci n’échappe pas à cette règle, crescendo. D’abord seul sur End of the Century, tout en sobriété au piano, et accompagné d’un trompettiste, il enchaîne ensuite, en apothéose sur Clint Eastwood (rejoint par Oxmo Puccino), Mr Tembo et enfin le sublime Heavy Seas of Love, qui n’aurait pas pu mieux décrire notre immersion de ce soir. Que d’amour, on vous dit.
Setlist :
1. Spitting Out the Demons (Gorillaz)
2. Lonely Press Play
3. Everyday Robots
4. Tomorrow Comes Today (Gorillaz)
5. Slow Country (Gorillaz)
6. Kids With Guns (Gorillaz)
7. Three Changes (The Good, the Bad & the Queen)
8. Hostiles
9. Photographs (You Are Taking Now)
10. Kingdom of Doom (The Good, the Bad & the Queen)
11. You and Me
12. Hollow Ponds
13. El Mañana (Gorillaz)
14. Don’t Get Lost In Heaven (Gorillaz)
15. Out of Time (Blur)
16. All Your Life (Blur)
17. Sunset Coming On (Mali Music)
18. End of the Century (Blur)
19. Clint Eastwood (Gorillaz) feat. Oxmo Puccino
20. Mr. Tembo
21. Heavy Seas of Love
Lykke Li+ Woman’sHour + Oceaan le 11 novembre au Casino de Paris
The Shoes + Flavien Berger + Chet Faker + Glass Animals + Seinabo Sey le 13 novembre à La Cigale
The Bohicas + Telegram + Gengahr le 14 novembre à La Boule Noire
The Jesus And Mary Chain + Royal Blood + Eagulls + Bad Breeding le 16 novembre à La Cigale