Foals // Holy Fire
Sortie le 11 février 2013 – Warner
www.foals.co.uk/
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C’est fiévreusement qu’on attendait le nouvel album de Foals. On avait en mémoire la déception partielle à la sortie de Total Life Forever. Cette fois, beaucoup d’extraits d’Holy Fire avaient fuité et l’on avait désormais la certitude qu’au moins deux perles figureraient sur ce nouvel opus: Inhaler et Late Night. Pochette romantique à souhait, presque kitch, effet cheval + écume marine conjugué à un soleil levant oblige : on se demandait bien à quoi ressemblerait le reste de l’album.
Produit par Flood et Moulder (Smashing Pumpkins, PJ Harvey, Nine Ninch Nails, The Killers), c’est un album beaucoup plus dansant que le précédent, mais moins obsédant que le premier. Rien qu’à l’écoute du Prelude, on souffle: les gars d’Oxford sont bel et bien de retour. On monte en puissance, jusqu’au sommet de l’album, arrivant peut-être un peu trop tôt: loin des clips faussement vintage aux images pastel, celui d‘ Inhaler se la joue nature. Et c’est bien là qu’est le cool. Les vrais skateurs de l’époque nineties apprécieront. Musicalement, le morceau marque un retour aux origines du groupe, avec une touche new wave façon The Cure, aux percus vaguement psyché. L’album enchaîne sur My Number, deuxième single, plus décevant. Malgré tout, les pulsations cardiaques continuent de grimper, dans un esprit presque disco. Un remix par Hot Chip, après celui de Totally Enormous Extinct Dinosaurs, est d’ailleurs à venir. On en salive d’avance. Les genres musicaux se succèdent, on monte en adrénaline. Le très touchant Late night réussit avec brio son virage électro.
Mais l’énergie retombe assez vite. C’est un Providence torturé qui fait écho au titre de l’album, par sa noirceur. Les cendres deviennent libératrices. Stepson naît après la tempête, dans la douleur avortée par un apaisement mélancolique. L’album se clôt sur la berceuse Moon, après la traversée d’un océan de difficultés.
On retrouve avec bonheur le talent de songwriting et les compositions impeccables surplombées par la voix de Yannis Philippakis, qui ont fait la magie de Foals dès la sortie d’Antidotes en 2008. Cependant, si les flammes de ce Holy fire nous consument totalement sur Inhaler, on reste un peu sur notre faim par rapport à leur premier album devenu mythique.
A écouter: Inhaler
Aurélie Tournois