Les sorties de la semaine // 27/10/2014 // Cold War Kids, French For Rabbits, High Hazels, Sauvage, The Staves, Streets Of Laredo
Cold War Kids // Hold My Home
Hold My Home est le cinquième album du groupe californien, reconnaissable entre mille pour ses rythmiques lancinantes et son piano inquiétant. Si ces éléments sont toujours présents, ils ne semblent cette fois plus être le cœur de l’identité sonore de Hold My Home. Sensiblement plus pop, le nouveau son de Cold War Kids s’aventure parfois du côté de la mode des synthés planants avec Hotel Anywhere et Nights & Weekends, mais a perdu son côté un peu crade qui faisait son originalité, probablement pour atteindre un plus large public. Si l’album contient des morceaux de qualité qui demeurent efficaces, il est dommage de ne parfois pas avoir tant l’impression d’écouter du Cold War Kids que du Brandon Flowers, ou du U2. 7/10
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French For Rabbits // Spirits
A l’image de l’artwork de leur album, la musique de French For Rabbits se révèle brumeuse et sombre. Le duo s’est fait connaître en France en assurant la première partie d’Agnès Obel. Avec l’artiste danoise, ils partagent une certaine délicatesse lyrique. Leur inspiration, ils la puisent dans le climat de leur Nouvelle-Zélande natale et ses côtes venteuses. Brooke Singer, chanteuse et songwriter, et son petit ami guitariste John Fitzgerald ont débuté leur aventure musicale il y a trois ans. Depuis, ils ont été nominés au Music Awards de leur pays dans la catégorie « meilleur album folk ». The Other Side se fait oppressante, à l’image de son clip, dans lequel des fantômes d’enfants dansent sur la plage, auprès des vagues dont l’écume vient s’écraser sur le sable. Une noirceur qui semble s’envoler sur Lean, Gone Gone Gone et la bienveillante Nursery Rhymes. Mystique et implacablement dramatique, leur dream-pop et aussi d’un romantisme touchant. En revanche, si vous rentrez déprimé par la pluie après une dure journée, ce n’est pas l’album qu’on vous conseille de poser sur votre platine. 6/10
High Hazels
Retenez bien le nom de ce jeune groupe originaire de la banlieue de Sheffield. High Hazels souffle un véritable vent de fraîcheur sur le rock indé britannique et promet de devenir grand. Leur style pourrait se définir par un croisement équilibré de vintage hanté par The Smiths et de modernité, de jeunesse intrépide. Leurs mélodies rêveuses et sans âge impressionnent par leur beauté classique et nous touchent en plein cœur. De chansons en chansons, on a parfois l’impression de flotter dans l’ambiance d’un bal de promo un peu désuet ou un film de David Lynch, sans l’angoisse. Et pour ne jamais perdre notre attention, le groupe sait naviguer avec brio entre berceuses vaporeuses (Hanging Moon) riffs électriques à la Temples (Misbehave) et folk intimiste (Shy Tide). 8/10
Sauvage // Jadis (EP)
Derrière ce nom wild se cache un duo parisien, mi rock, mi-électro. D’un côté, il y a Pierre-Alain, chanteur et bidouilleur. De l’autre, il y a Edouard, guitariste, bassiste et percussionniste.
Après un passage par les Inouïs du Printemps de Bourges, Rock en Seine, et les Inrocks Lab 2013, ils publient leur EP Jadis, produit par Pierrick Devin (Cassius, Lily Wood & the Prick). Entre les deux acolytes, la magie opère divinement. La voix androgyne et de Pierre-Alain se marie avec une électro pétillante et rythmique, prête à vous faire danser frénétiquement toute la nuit. Pour ça, rendez-vous le 28 novembre au FGO Barbara à Paris. 8/10
The Staves // Blood I Bled
Emily, Jessica et Camilla Staveley-Taylor, ou The Staves, sont trois sœurs originaires de Watford en Angleterre et dotées de voix angéliques qu’elles harmonisent à la perfection dans les trois titres écrits à six mains qui composent leur deuxième EP, Blood I Bled. Proches de l’univers folk de Laura Marling, les Staves partagent le génie mélodique, la maturité et la subtilité vocale de leur compatriote. Ce n’est pas pour rien si Justin Vernon, frontman de Bon Iver, dont elles ont assuré les premières parties en Europe et aux Etats-Unis, les a pris sous son aile bienveillante. En plus de produire leur EP, l’américain a remixé leur chanson Open que vous pouvez écouter sur leur Soundcloud. 7/10
Streets Of Laredo // Volume I & II
Dans la famille Gibson (si ce n’est pas un signe du destin, je mange mon chapeau de cuir), on demande Dave (au chant), son frère Dave (à la batterie) et la femme de celui-ci, Sarah. Leur folk sent bon les forêts de sapins et les grandes plaines (Londsdale Line). Volume I & II se situe à la croisée des chemins de The Lumineers et Edward Shape, et demeure incontestablement influencé par le maître Bob Dylan. Pour enregistrer ce premier album, les New Yorkais d’adoption (Brooklyn) sont retournés dans leur Nouvelle Zélande d’origine. Rien de bien neuf chez ces cowboys pas vraiment solitaires. On note toutefois ce travail pour obtenir un son bien old school, loin des postproductions actuelles de folkeux. Au milieu de ritournelles un peu fades, le très 70’s Girlfriend, avec ses charlestons insistants, et l’entraînante Laredo sortent leur épingle de la forêt. 6/10
Rédactrices: Kirana Chesnel et Aurélie Tournois