Nos coups de cœur du printemps 2015

 Nos coups de cœur du printemps 2015

Alors que l’été commence dès demain, on a repensé à nos coups de foudre musicaux de ce début d’année, et on s’est dit qu’on aimerait bien les partager avec vous. C’est chose faite. Voici donc 12 albums à côté desquels il aurait été dommage de passer.

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Courtney Barnett – Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit

Un nom que l’on n’a pas arrêté de voir un peu partout sur la toile et les réseaux musicaux indie ces derniers mois. Pour une simple et bonne raison : son premier album Sometimes i sit and think, and sometimes I just sit, est juste parfaitement à la hauteur des attentes, et des promesses qu’engageaient The Double EP: A Sea of Split Peas, ses deux premiers EP auto-produits sortis en 2013. En Australie, dont elle est originaire, Courtney Barnett fait déjà figure majeure d’autodidacte créative et prolifique, créant son label Milk ! Records, pour produire ses propres titres, ainsi que ceux de plusieurs groupes de Melbourne. Depuis quelques années déjà, elle s’est fait une place dans la scène indie rock locale, place qui ne tarde d’ailleurs pas à s’étendre rapidement aux salles américaines et européennes. La recette paraît pourtant simple comme ça : une songwriter au look grunge, à la guitare et aux riffs mélodieux, accompagnée d’un bassiste et un batteur. Oui, mais ça marche, et plus encore, et moins simple que cela n’y paraît au premier abord, cet album est en réalité de ceux dont on se souviendra longtemps. Onze titres, où sa plume nous offre des paroles terriblement bien écrites, et ciselées, servies par un humour incisif, où chaque mot est martelé avec sens, avec rythme. De sa voix singulière, elle raconte, elle parle (littéralement) de ces détails banals qui nous apparaissent au quotidien, de sentiments, de tristesse, d’estime de soi, d’environnement. Courtney Barnett nous livre, spontanée, et authentique, ses émotions et expériences passées, au fil d’une bande-son garage et sauvage. Brut.

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Echo Lake – Era

Après un premier album encensé par la presse britannique, Echo Lake a mis un peu plus de deux ans pour écrire et peaufiner ce deuxième et magnifique album, Era. Deux ans pour prendre de la distance après la disparition brutale de leur ami et batteur du groupe, et réapprendre à composer sans lui. Une attente qui valait clairement le coup. Quel bonheur de les retrouver, toujours aussi hypnotique et avec un son bien plus intense et affirmé, plus que jamais prêts à s’affranchir de toutes les influences dont on les a affublés jusque-là. Era est un de ces albums qui s’écoute inlassablement en boucle, encore et encore, et qui grandit en nous, au fil des secondes, des minutes qui s’écoulent. Une dream-pop sublime et classieuse, bercée de la voix envoûtante de Linda Jarvis et des guitares mélodieuses de Thom Hill. Sept titres seulement mais 45 longues et aériennes minutes de bijoux de psyché tels que Waves, les puissants et lumineux titres Sun et Dröm, et pour finir en apothéose sur dix minutes de Heavy Dreaming, qui n’aurait pas pu porter meilleur nom. A (re)découvrir bientôt sur scène, sur leur prochaine tournée européenne, qui sans nul doute, sera magique.

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Sonny and the Sunsets – Talent Night At the Ashram

La machine Sonny Smith a encore frappé. Le prolifique et créatif songwriter revient avec ses Sunsets pour un 5e album, après nous avoir laissé loin dans l’espace, avec leur dernier et mystérieux opus Antenna to the Afterworld. Initialement destiné à être un court métrage, Talent Night At the Ashram est finalement devenu un nouveau projet musical à part entière. Ses dix titres rêveurs nous offrent des aventures, aux instrumentations et sonorités différentes, entre lo-fi, psyché-pop et folk, avec comme seul fil conducteur, la voix lancinante de Sonny Smith et sa belle écriture. Les histoires qu’il raconte prennent vie d’elles-mêmes, et on se laisse embarquer avec bonheur dans ces contes improbables, à l’image de The Application, qui commence avec « I filled out the application to be a human being. (…) I hope my papers go throuh, i hope to hear from you soon », de Cheap Extensions, où il tombe amoureux d’une fille aux extensions capillaires, ou encore de ce titre génial de 7 mn, Happy Carrot Health Food Store, où on se balade au sein d’une boutique de produits bio, parmi les questions existentielles de ses employés et clients, entre des handclaps rythmés, et … un dialogue avec un chien. Si, si. Génial, on vous dit.

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After Snowfalls – Fading Away

Le groupe électro-pop emmené par le multi-instrumentiste, chanteur, producteur et ingénieur du son Louis Arlette publie son premier EP, Fading Away. Difficile de mettre After Snowfalls dans une case. Sur les 5 titres de ce disque se croisent tour à tour dark pop, électronica, rythmes afrobeat, rock alternatif et industriel, avec une petite touche cold wave. Une symbiose esthétique, voire romantique, à l’image de leurs clips (voir The Solution, diffusé en exclusivité sur Dancing Feet).

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Bow Low – Summer Memories

Nous avions découvert le quintet au festival Beauregard en 2013. Après l’EP Happy Hunting Undergrounds, les Normands ont publié au mois de mai l’album Summer Memories. Leurs morceaux, dont certains donnent l’envie irrépressible de se déhancher (Kabuki Dance) s’étoffent de guitares gipsy et de cuivres dans une atmosphère new wave. Un EP qui pourrait être sous-titré J’irai revoir ma Normandie, c’est le pays qui m’a donné le jour, tant le groupe semble avoir été libéré par leur retour dans leurs terres natales, après avoir vécu à Paris. Un changement qui semble avoir donné plus d’ampleur à leur musique également.

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 Two Gallants – We Are Undone

Les enfants terribles de San Francisco sont de retour avec un cinquième album qui sent toujours aussi bon le blues-rock bien lourd et énervé. Celui qui vous projette directement dans les sous-sols des bars le plus malfamés de l’Amérique profonde. Au programme : une guitare possédée, une batterie qui cliquette tel un squelette dansant (Heartbreakdown) et même un piano dramatique (Invitation To A Funeral). Autant d’écrins de plus en plus sophistiqués pour la voix habitée d’Adam Stephens qui confirme, une fois de plus, son statut de troubadour torturé.

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Kitty Daisy and Lewis – The Third

Après avoir parcouru les festivals européens l’été dernier, la famille Durham est de retour avec un troisième album, tout simplement nommé The Third. Un album en gestation pendant trois ans, et dont les morceaux ont vu le jour dans un nouveau studio analogique, construit par la petite famille ans un restaurant indien à l’abandon de Camden Town. Bénéficiant du charme désuet de leur magnétophone à bandes seize pistes, ce sont 12 pépites que nous offrent les Anglais. Il faut dire que le producteur de ce disque n’est autre que Mick Jones, des Clash. Après quelques semaines d’enregistrement, l’osmose est telle que celui-ci s’invite sur plusieurs titres, comme le funky Feeling Of Wonder.

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Champs – Vamala

On trépignait d’impatience à l’idée même d’un second album de Champs, tant leur premier effort, Down Like Gold, nous avait charmé. Et l’on n’aurait pas pu imaginer mieux. Le premier single, Desire, qui est également le titre qui ouvre l’album, est un pur enchantement. Alors que leur prédécesseur, façonné dans un vieux manoir de l’île de Wight, laissait la part belle à une folk douce mâtinée de pop, cete fois, le duo, parti enregistrer à Londres, offre des morceaux moins mélancoliques, peut-être plus pop (3000 Miles), voire parfois groovy (Running). Si Michael et David continuent de s’inspirer d’histoires d’amour malheureuses, les voix des frangins, toujours aussi douces, ont cependant pris de l’assurance. Produit par le français Dimitri Tikovoi (Placebo, Goldfrapp),Vamala contient douze pépites incroyablement belles, à écouter allongé dans l’herbe, au soleil, en regardant passer les nuages.

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The Staves – If I Was

 Les trois sœurs anglaises Emily, Jessica et Camilla publient cette année leur second album, produit par Justin Vernon (Bon Iver). Celui-ci, immédiatement séduit, les a invité à enregistrer dans son propres studio dans le Wisconsin. La fratrie Staveley-Taylor est alors inspirée par la solitude de l’endroit. Nourri par des déroutes sentimentales et des turbulences individuelles, ce disque est surtout chargé d’espoir, de rédemption et d’ondes positives concernant l’avenir. Après une série de concerts en France en première partie d’Angus et Julia Stone, The Staves sont encore en tournée et passeront par le festival de Montreux le 3 juillet.

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The Go! Team – The Scene Between

Après nous avoir fait trépigner d’impatience avec leur teaser complètement addictif, les hyper-créatifs Go! Team ont enfin pondu leur très attendu quatrième album. On avait écouté en boucle l’excellent premier single éponyme, et on espérait un album du niveau auquel nous a habitué le groupe jusqu’ici. La première écoute n’est pas forcément la plus efficace, aucun morceau ne semble mauvais, mais peu d’entre eux sortent du lot de manière évidente. Probablement parce que c’est leur disque le plus cohérent et que tout s’enchaîne de façon parfaite. Puis on devient très vite accro à l’incroyable The Art Of Getting By, ou à l’instrumentale Rodolex The Season qu’aucun autre groupe n’aurait pu imaginer. Au bout d’une trentaine d’écoutes, on ne sait plus à quel moment on a décidé que c’était l’un des meilleurs disques de l’année, mais en tout cas c’est fait.

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To Kill A King – To Kill A King

On les avait vus sur scène pour la première fois à Rock en Seine l’été dernier, et on en avait d’ailleurs profiter pour réaliser une interview. On avait eu affaire à une joyeuse bande de musiciens qui multipliaient les blagues.Sur scène, cette complicité est également visible, entre deux refrains intenses. Après un remarquable EP, les gars de Leeds publient leur abum éponyme sous le label XL Recordings, faisant suite à Cannibals with Cutlery, réalisé avec leurs propres moyens, avant d’être signé sur le même label. leur folk rock fédérateur est magnifié par la voix puissante et charmante de Ralph Pelleymounter Après avoir tourné avec Bastille et The National et Neil Young, ils partageaient la scène il y a quelques mois avec nos chouchous de Dancing Years.

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I’m From Barcelona – Growing Up Is For Trees

« Enthousiasmant » est certainement le mot qui résumerait le mieux ce quatrième opus des Suédois fous dont on n’osait même plus rêver le retour après plusieurs années d’absence. L’attente est largement récompensée par ces dix titres, parfaits, qui nous font passer par des montagnes russes émotionnelles jusqu’à l’envolée psychédélique finale de Summer Skies. La bande d’amis (ils sont 27 en tout !) semble plus inspirée que jamais et regonflée à bloc pour de nouvelles aventures. Pour notre plus grand plaisir !

 

Rédacteurs: Kirana Chesnel, Sunthavy, Aurélie Tournois, Jacques De Rougé.

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