Porches // Le Point Ephémère // le 25 mai 2016
La découverte du nouvel album de Porches, petit poulain de l’écurie de pur-sang Domino, avait été un véritable coup de cœur. Un retour à la coldwave avec une pointe de modernité, le genre de petite douceur qui nous fait du bien à l’oreille. C’est donc avec beaucoup d’excitation et d’attentes que l’on s’est rendus le mercredi 25 mai au Point éphémère pour admirer la formation sur scène.
Aaron Maine, le chanteur du groupe que l’on retrouve aussi souvent aux côtés de Frankie Cosmos, a le charisme évident des grands leaders. Une taille de basketteur, une chevelure blond platine, un regard bleu profond : les midinettes pourraient facilement se pâmer devant lui. Mais rapidement, c’est plutôt une beauté étrange et lunaire qui émane de l’Américain. A la fois bien présent et complètement ailleurs, il est à l’image de sa musique et nous livre pendant près d’une heure une rêverie pop dans un délicieux écrin 80s, où la douceur le dispute aux rythmes plus dansants. Tout en ayant le sentiment permanent d’évoluer dans un film de Sofia Coppola, Porches offre ainsi une nouvelle vie aux déjà très beaux morceaux de son dernier LP Pool. Et on a effectivement l’impression parfois de barboter au bord de la piscine (le scintillant Glow) ou d’explorer les fonds marins (le magnifique Underwater). Le tempo s’accélère sur le single Be Apart et sur le (presque) tropical Hour, mais Maine reste de ceux qui susurrent, plus que de ceux qui crient. L’énergie est donc toujours celle d’une ballade romantique au bord de l’eau.
Au final, un concert plein de tendresse, sans tape-à-l’œil ni coup d’éclat, mais qui a su imprégner les murs et les âmes d’une ambiance cotonneuse et mélancolique dans laquelle il faisait bon se lover.
Michelle Blades
Porches
Rédactrice: Julia Rivière // Photographe: Laurent Besson