Rencontre // Burning Peacocks // Duo onirique

 Rencontre // Burning Peacocks // Duo onirique

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Avant de les voir jouer sur la scène du Trianon, dans le cadre de la première édition du Black XS Festival, nous avons rencontré les Burning Peacocks, jeune groupe parisien composé de David Baudart et de l’actrice Alma Jodorowsky que l’on a notamment pu voir dans La Vie d’Adèle. Le duo, dont le nom est celui qu’avait initialement choisi My Bloody Valentine, a évoqué ses désirs de scènes et son univers entre rêve et cauchemar.

Alma, tu as déjà entamé une carrière d’actrice et David, tu jouais déjà dans un autre groupe (Holstenwall, ndlr), alors comment avez-vous eu l’idée de monter Burning Peacocks tous les deux?

David : Eh bien on était amis, Alma venait quasiment à tous les concerts de mon groupe. Et à côté de ça, je composais mes propres chansons que j’avais envie de jouer avec d’autres personnes. Alors j’ai demandé à Alma si elle voulait écrire les paroles de ce qui est devenu la première chanson qu’on a écrite ensemble, Games, qu’elle a ensuite chantée. Et puis on a commencé à se retrouver avec des potes, à monter un petit groupe. Mais c’était vraiment pour déconner, on faisait des répétitions de temps en temps. Et au bout d’un moment on a voulu s’y est mettre plus sérieusement mais en duo.

Comment est-ce que vous travaillez ensemble ?

Alma : Généralement, David écrit une base instrumentale qu’il m’envoie pour que j’écrive dessus. On fait beaucoup de démos parce que ça nous aide à faire quelque chose de vraiment perso, on peut les réécouter, les retransformer. Avant d’aller en studio pour enregistrer notre premier EP, on a fait toutes les démos chez David, juste entre nous, pour arriver en sachant déjà dans quelle direction on voulait aller avant que le studio nous aide à donner de l’ampleur aux morceaux.

D’où est-ce que tu puises ton inspiration pour les textes ?

Alma : Je m’inspire de trucs de ma vie. J’écris beaucoup de chansons d’amour pour l’instant même si récemment moins, parce que je suis plus heureuse en amour en ce moment alors j’ai moins de choses à dire j’ai l’impression ! C’est plus facile d’écrire quand on est malheureux ! (rires). En fait, je préfère écrire plein de choses quand ça me vient et ensuite, en fonction des morceaux que David m’envoie, je vois quel thème ils m’inspirent et ce que je peux retrouver dans ce que j’ai écrit. Après j’approfondis une direction que j’ai commencé à esquisser pour la faire coïncider avec ce que m’inspire la mélodie.

Quelles sont vos influences musicales communes ?

Alma : Toute la base de la musique des années 60 – 70. Ensuite on écoute aussi beaucoup de trucs différents qui ne ressemblent pas forcément à ce qu’on fait. Mais et dans les trucs plus modernes qui peuvent se rapprocher de notre style il y a Air ou Portishead qui sont des références qui nous ont rapproché au moment où on a commencé le groupe. J’aime aussi beaucoup Beach House, Broadcast…

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Est-ce qu’il y a des artistes actuels dont vous vous sentez proches ? Est-ce que vous avez le sentiment de faire partie d’une certaine scène ?

David : On essaye de partager des expériences en concert ou en clip avec des gens qu’on connait, qui ont à peu près le même âge que nous et qui sont dans la même situation. Ce qui fait qu’on est assez proches de groupes de potes à nous comme Agua Roja ou Moodoïd.

Alma : C’est une certaine manière de s’influencer aussi, parce que ce sont des gens qu’on connait depuis longtemps, même depuis avant qu’ils aient des groupes, comme La Femme. Et c’est super agréable d’avoir des potes autour de soi qui réussissent. C’est une autre manière d’être inspiré mais ça en fait partie aussi parce que c’est important de tous se tirer vers le haut, de s’entraider et puis de voir que ça marche, que les gens aiment bien ce qu’ils font. De voir que des gens dont on aime le travail aiment bien aussi ce qu’on fait ! Il y a un truc de petite bande qui est sympa quoi.

Comment est-ce que vous décririez votre propre style ?

David : Ce qui est cool c’est qu’il n’y a pas qu’un seul style dans notre EP. On est parti dans des choses assez différentes, que ce soit de la pop assez aérienne sur Games ou des choses un peu synthétiques, limite disco sur Avril et un peu psyché sur Questioning the Silence et The One. Mais à chaque fois ce sont des musiques proches du rêve ou du cauchemar.

Alma : Pour l’album on essaiera de rassembler quelque chose, de faire en sorte qu’il y ait plus de cohérence entre tous les titres. Mais là, le but de l’EP était aussi de montrer nos différentes influences, les différentes directions vers lesquelles on peut aller et qu’on aime aussi.

Vos chansons sont effectivement assez variées et évoquent beaucoup d’images différentes. Je me demandais si vous aviez aussi des références cinématographiques.

David : Oui, d’ailleurs il y a un an ou deux, on avait participé à un concours de reprises de compositions de Michel Legrand pour les films de Jacques Demy qui était organisé par les Inrocks. On a choisi de reprendre Amour Amour de Peau d’âne parce que c’était un film qu’on avait vus tous les deux quand on était petits.

Alma : Et c’est marrant parce qu’on avait déjà parlé de Michel Legrand avant ça parce que je trouvais que certains passages de guitare dans l’ancien groupe de David faisaient penser à des mélodies de ce registre-là alors que ce n’était pas du tout le but à la base. On déconnait souvent là-dessus et avec le concours on s’est dit « C’est drôle comme hasard ! Faisons-le ! »

Vous venez de sortir un clip pour Games qui est assez surprenant, est-ce que vous pouvez nous en parler ?

Alma: C’est une jeune réalisatrice qui s’appelle Agathe Riedinger qui l’a fait. On avait eu d’autres propositions pour ce clip mais qui nous avaient moins plus que la sienne. Et quand on l’a rencontrée, on s’est très bien entendu avec elle et on sentait qu’elle était vraiment motivée par le projet. C’était agréable aussi de voir qu’elle avait envie de former une équipe vite, il y avait vraiment une bonne énergie. Et en effet, on a fait trois jours de tournage à l’arrache dans un bled paumé sous la pluie, à courir dans la boue et à se réveiller à six heures du matin ! C’était bien crevant mais très rigolo on est super content du résultat. C’était une bonne expérience, c’était la première fois qu’on faisait un truc pour notre groupe.

David : Ce qui nous a plu dans sa proposition c’est qu’elle y faisait vraiment une relecture de notre musique. Elle n’a pas suivi les paroles ni même l’ambiance de notre chanson. Elle a pris un contrepied violent alors que le titre ne l’était pas vraiment et c’est ça qui était intéressant. Les projets qu’on nous avait proposés avant étaient peut-être un peu trop proches de notre musique.

Vous avez l’intention d’en faire d’autres bientôt?

Alma : Oui, pour le titre Avril. D’ailleurs on est en train de s’organiser pour le tourner là. C’est moi qui l’ai écrit et je vais le réaliser aussi. Ça va être la première fois. Et on voudrait qu’il soit prêt pour la fin janvier début février.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Alma : Là, on va enregistrer l’album en février normalement. On a pas mal de nouveaux morceaux. On a hâte de les enregistrer, de les jouer sur scène de plus en plus, de se rôder comme ça avant d’entrer en studio pour avoir le temps de les forger un peu.

David : On a aussi été contacté par un label pour sortir notre EP en Angleterre et au Japon ! Ce sera pour le 10 décembre !

Alma : J’espère qu’on va aller jouer à Londres, ce serait trop cool !

David : Même au Japon !

Vous avez déjà joué à l’étranger ?

David : Ouais une fois et c’était à Shanghai !

Alma : La seule date qu’on a faite en dehors de Paris c’était à Shanghai ! C’était pour un défilé Carven et c’était super marrant !

La playlist de Burning Peacocks

Moodoïd // La Lune
Air // Seven Stars
Temples // A Question Isn’t Answered
Ariel Pink // Dinosaur Carebears
Todd Rundgren // I Saw The Light

Propos recueillis par Kirana Chesnel // Photographe: Jacques de Rougé 

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