Rencontre // Fùgù Mango // Le Printemps de Bourges 2015

 Rencontre // Fùgù Mango // Le Printemps de Bourges 2015

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On a retrouvé FùGù MANGO après leur passage sur la scène Pression Live du Printemps de Bourges. Un poil têtes en l’air et après avoir zappé un direct radio, il a fallu batailler pour en trouver trois sur quatre. Interview criée, à quelques mètres du bruyant live de K-X-P.
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Avant vous, il y eu If The Kids sur scène qui a enchaîné les pop-songs electro. Votre style, c’est l’exact opposé.

Jean-Yves Lontie : Moi et mon frère, on n’ a pas de réflexe de formatage. On le fait de temps en temps, mais on rajoute des informations pour éviter d’avoir des répétitions. On aime revenir sur la même ligne mélodique mais en l’enrichissant.

Anne Fidalgo : C’est vrai, pourtant moi j’ai tendance à composer de façon classique : couplet-refrain-bridge…

D’où vient la veste que tu portais sur scène ?

Vincent Lontie : De Bruxelles, dans une friperie. Je pense que c’est un couturier qui faisait toute une série avec des tissus plus abominables les uns que les autres. J’en ai pris quatre ou cinq en mode « Pakistyle 2050 ».

Et tous vos instruments exotiques ?

AF : Plein de trucs qui traînent dans la cave.

JL : Oui, tout un bordel qu’on a accumulé. On a commencé à chercher des sons de guitare qui collent aux sons de percussions, ça a très vite fonctionné. Quand on part en voyage, dans les pays du Maghreb ou au Cap Vert, on essaie toujours de trouver des instruments intéressants. C’est la base du projet de chercher de nouveaux instruments, de nouvelles percussions, qui peuvent rajouter de la couleur à notre musique.

AF : On a l’envie de tout faire nous-même, sans jouer sur des bandes. Perso, je trouve que ça tue un peu la musicalité de jouer sur un métronome. Si le tempo bouge, c’est pas grave, ça fait partie de l’ambiance.

JL : Oui, le tempo peut changer selon le public. Je pense qu’on s’ennuie moins à la longue, en revivant nos lives de façon chaque fois différente. On évite donc les samples, on est plus organique qu’électrique.

J’ai l’impression que votre phase de composition est chaotique…

JL : On ne parle jamais en accord, on fait tout à l’oreille. Avec mon frère, on apporte souvent des titres qu’on a commencé, puis chacun apporte quelque chose.

AF : Parfois, j’arrive et je change totalement la base de ce qu’ils avaient défini. Et pour ma partie en particulier, je fais un peu ce que je veux.

D’où vient votre nom FùGù MANGO ?

AF : C’est d’abord une sonorité. Quand ils m’ont proposé le truc, j’ai trouvé direct que ça sonnait bien et que c’était inspirant. Ensuite, c’est une association entre la mangue et le fugu, un poisson très dangereux.

JL : Mon frère est un grand malade de documentaire sur tout et n’importe quoi. Il a vu un documentaire sur les chefs japonais qui font 4 ans de formation pour apprendre à découper le fugu, car il y a des organes mortels dedans. Tu peux mourir en le bouffant. Ces poissons gonflent comme des poissons lunes, ils deviennent très longs avec des picots, ils ont des couleurs de dingues. On a regardé les photos, on a trouvé ça classe et on est parti là-dessus.

Sur quoi sont basées vos paroles ?

AF : On écrit un peu n’importe quoi, mais on raconte des histoires. On décrit des ambiances et on se base sur des fables, ou des contes africains.

Pour l’instant, vous n’avez sorti qu’un EP. Quelle est la suite ?

JL : On continue à travailler sur des morceaux, on a dix tracks qu’on n’a pas sorties. Pour l’instant, on essaie d’ajouter deux-trois morceaux en live. On n’enregistre pas les morceaux finaux tant qu’on ne les a pas joués en live longtemps pour trouver la formule qui fonctionne. Sauf pour un titre, Walk On By.

Vous avez enchaîné des premières parties sympathiques…

JL : Oui, Sinkane, Fool’s Good, Jungle… On a aussi fait un concert avec Bernard Minet, gros dossier, mais c’était avant FùGù MANGO. Là, on va jouer avec Yannick Noah en Belgique, ça va saigner, c’est pas une blague. Mon frère a un magazine qui dit qu’il a un problème de fidélité envers ses amis. On va lui glisser le magazine sous sa porte. En plus il paie pas ses impôts en France, on va lui rappeler car c’est pas cool. Ce qui est fou, c’est qu’il reste la personnalité préférée des Français. Il nous connaît pas, mais il va se souvenir de nous !

AF : Bah moi j’avoue, je le trouve charmant Yannick Noah.

 

Propos recueillis par Ulysse Thevenon // Photos: Elise Schipman

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