Rhodes // La Maroquinerie // 4 février 2016
En ce jeudi 4 février, un petit rigolo avait de tout évidence joué avec le thermostat de la Maroquinerie, puisque c’est dans une ambiance tropicale que nous avons rejoint les terres pourtant plus nordiques de Rhodes, jeune folkeux britannique aux faux airs de Johnny Borrell de Razorlight, et aux bouclettes aussi blondes que sa guitare.
Peu importe la chaleur étouffante, pourvu qu’on ait l’ivresse musicale. L’Anglais est accueilli avec ferveur par un parterre de midinettes plutôt bien élevées qui, à notre grand soulagement, ne surjouent pas le côté groupie, malgré un petit accent british à faire fondre les plus rabat-joie.
Rhodes attaque son set seul sur scène, ayant opté pour un show acoustique, afin de « présenter les chansons telles qu’elles ont été créées« . Il sera uniquement rejoint pour les quelques titres qu’il interprète au piano par un autre compagnon guitariste. Ce choix revendiqué s’avère également judicieux, car il lui permet de nous transmettre une énergie brute et une émotion juste, tout dans la nuance et les ruptures de ton. Surtout, il serait dommage de couvrir une voix aussi belle et puissante par des effets et instruments devenus inutiles.
A de nombreuses reprises, Rhodes nous fait penser à Jeff Buckley avec ses intonations frémissantes et sa sensibilité à fleur de peau. Il n’y a d’ailleurs pas de hasard à retrouver l’une de ses chansons sous le nom You and I, comme le titre du nouvel album de raretés de Buckley qui sortira en mars prochain.
Nous tenant toujours en haleine, il enchaîne ainsi, sans jamais nous perdre en route, les perles de son premier opus Wishes : Closed Eyes, Breathe, Let It All Go… On ne saurait dire laquelle elle est la plus belle, mais on sait avec certitude que la tenue du set doit avant tout au charisme et à l’évidente gentillesse de son chanteur.
Un concert simple, brut de décoffrage et sans fioritures. Une flèche en plein cœur.
Rédactrice: Julia Rivière // Photographe: Lauren pour Sound of Brit