School Is Cool // Nouveau Casino // 22 novembre 2012
Cette soirée au Nouveau Casino était l’occasion de découvrir ce qu’avaient dans les tripes les Belges de School Is Cool. Derrière ce nom plutôt hurlu se cache une bande de six musiciens au sourire permanent diffusant une pop baroque déroutante.
On les avait rencontrés quelques semaines plus tôt pour filmer deux de leurs morceaux en acoustique, dans un hôtel parisien. Ce qui nous avait alors frappé, c’était cette complicité qui les animait, ces petits regards en coin et cette volonté farouche de s’amuser à tout prix. Alors ce soir-là, face à la ribambelle de musiciens, notre attente est à son comble.
Le premier morceau, Dawn, And a Newly Hatched Damselfly, donne le ton: les percus s’affolent, jusqu’à introduire le violon incisif et adouci par le glockenspiel de The World Is Gonna End Tonight. Titre de circonstance, en ce mois de décembre apocalyptique. Au chant et à la guitare, Johannes Genard remue sa mèche blonde dans de petits mouvements saccadés, tel un robot, faisant écho aux coups de baguettes donnés par le charismatique Andrew Van Ostader, dont le corps semble presque se muer en celui d’un automate fascinant. Les morceaux s’enchaînent et le rythme s’emballe à mesure que résonnent dans la salle In Want Of Something, The Road To Rome, le puissant Warpaint aux cris de guerre jouissifs repris par la fosse et enfin le plus connu New Kids In Town, donnant l’impression d’assister à une fête survoltée. On aura même l’agréable surprise d’entendre deux titres inédits : Us Junk Yard Kids et The Soothing Sound Of Breaking. Au moment du rappel, les musiciens au sourire qui ne semble décidément jamais les quitter descendent alors de la scène afin de se frayer, assez difficilement, un chemin dans la fosse, où ils jouent dans une intimité mêlée de curiosité une reprise en acoustique de Car, Backseat, Parking Lot, avant de remonter sur scène pour reprendre Road To Nowhere des Talking Heads.
Vérification faite: School Is Cool est bien LA révélation belge de l’année.
Texte: Aurélie Tournois // Photos: Jacques de Rougé