Telegram + The Bohicas + Gengahr // Festival les Inrocks Philips // La Boule Noire // 14 novembre 2014

Pour ce quatrième jour du festival des Inrocks, La Boule Noire offre ce soir une affiche 100% londonienne, avec trois formations au même line up deux guitares/une basse/une batterie. Une soirée purement rock british, donc, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On ne se bouscule pas dans la salle en début de soirée, peut-être en raison de l’autre soirée du festival qui se déroule juste à côté, à La Cigale. En attendant, en laissant traîner ses oreilles, on remarque en tous cas une chose: les Anglais sont venus en nombre soutenir leurs compatriotes.

C’est Gengahr qui ouvre le bal. Un set non prévu initialement, puisque les petits protégés d’Alt-J (dont ils assureront la première partie à Londres en janvier) ont accepté de remplacer au pied-levé Wolf Alice, dont ils ont maintes fois assuré également la première partie. Très vite, le groupe nous invite à entrer en douceur dans cette soirée so british. Leur pop shoegaze prend de l’ampleur au gré des multiples pédales d’effet utilisées par le chanteur. Le groupe, passé par Glastonbury cet été, ne dispose pour le moment que d’un EP. Pour autant, leur set est plutôt bien rodé. Leur pop, davantage psychédélique que rock,  vient délicieusement nous happer, tandis que la voix douce du chanteur virevolte en parfaite harmonie avec leurs douces ballades éthérées.

En voyant monter sur scène les membres de Telegram, on se croirait revenus en plein milieu des années 70. Slims, boots et blousons noirs,avec cheveux tombant le long du cou et maquillage de circonstance, les quatre Anglo-Gallois arborent un look définitivement glam rock. Et comme eux, leur musique a de la gueule. Le chanteur aux yeux noirs et enfoncés regorge d’une énergie sans faille, à l’image de sa crinière ébouriffée. A l’instar de l’excellent Follow, c’est un rock sombre, spontané et nerveux que nous balancent en pleine figure les acolytes au nom lui aussi un peu vintage. Nous, pendant ce temps là, on danse, au gré des grosses guitares psychédéliques. Complètement survolté.

Forts eux aussi d’uniquement un Ep, ceux qui rassemblent le plus durant la soirée sont certainement The Bohicas. Leur présence est indubitablement impressionnante. Pourtant, leur rock vénéneux ( à l’image de la guêpe jaune de leur artwork), se révèle moins poignant que celui des deux précédents groupes. On reconnaît tout de même une efficacité redoutable dans les morceaux de ces grands gaillards, qui nous assaillent de leurs guitares lourdes et de leurs riffs de basse incisifs, comme avec le parfait XXX, accueilli comme un tube par un public totalement acquis à leur cause.

On ressort de la Boule Noire avec une envie farouche de ressortir son perfecto du placard. Ce soir, on s’est pris une bonne dose de pur rock’n’roll british, et ça fait du bien.

Retrouvez nos autres live reports du Festival Les Inrocks:

Lykke Li+ Woman’sHour + Oceaan le 11 novembre au Casino de Paris
Damon Albarn + Ibeyi + Moodoïd le 12 novembre au Casino de Paris
The Shoes + Flavien Berger + Chet Faker + Glass Animals + Seinabo Sey le 13 novembre à La Cigale
The Jesus And Mary Chain + Royal Blood + Eagulls + Bad Breeding le 16 novembre à La Cigale