Cheek Mountain Thief + Lucky Lindy + Minor Sailor // Le Point Ephémère // 14 novembre 2012
En ce soir du vendredi 14 septembre, le Point Ephémère nous invite au voyage à travers les compositions de trois formations folk fortement influencées par la culture nordique et les grands espaces sauvages.
On débute le périple sur les eaux avec Minor Sailor. Pour ceux qui ont vu le film Howl, le visage du jeune Jérémy Joseph, de son vrai nom, évoquera de façon flagrante celui de James Franco incarnant Allen Ginsberg. Auteur emblématique s’il en est de cette culture des « voyages » en tous genres qu’est la Beat Generation. La poésie de Minor Sailor, elle, s’exprime au moyen de mélodies intimistes, inquiétantes, proches du songe.
On décolle ensuite dans les airs avec Lucky Lindy. En mêlant instruments insolites (ce soir, le thérémine), guitares énervées et envolées lyriques, les cinq aviateurs ont trouvé le chemin rêvé pour nous mener vers des contrées insoupçonnées. Mais l’atterrissage est un peu brutal. On est, au bout de cinq titres impeccables, bien trop vite arraché à cette passionnante épopée.
Mais la tête d’affiche, très attendue ce soir, prend le relais avec brio. Mike Lindsay, ancien membre de Tunng, est, dans ce nouveau projet, affublé d’une clique de musiciens islandais rencontrés lors d’un séjour fortement alcoolisé, selon ses termes, au pied du Kinnafjoll ou, Cheek Mountain en Anglais. Chaque chanson ressemble à un conte. Peuplé tantôt de bûcherons barbus chanteurs, tantôt de messages formés par la neige sur des pans de montagne ou encore de créatures d’outre-tombe. La prouesse de Cheek Moutain Thief est d’avoir su ne pas s’embourber dans l’effet choral, très usité chez ses voisins, en permettant à chacun de ses membres d’exprimer son propre style au fil des morceaux. Une belle leçon de partage qui nous donne envie de voir plus souvent ce type de création internationale.
Lucky Lindy
