Dans les coulisses de Beauregard

 Dans les coulisses de Beauregard
Qu’est-ce qu’on apprend dans les coulisses de Beauregard ? Que les Half Moon Run sont fans de Marvin Gaye, que sur un malentendu, The Maccabees ont adoré le concert de public Enemy à Glastonbury, que Gablé a le goût du risque et que Matt Bastard de Skip The Use a déjà fait plus de 5000 concerts !
 



Half Moon Run
 
Si côté composition ils assument une grosse influence RnB inspirée par la musique de Marvin Gaye, à la dimension « très sexuelle », ce qui les fait vibrer, c’est la scène. « Quand on joue en live et que la foule est très excitée, qu’elle connaît les morceaux, on se dit que c’est pour ces gens qu’on fait de la musique. » Et les Montréalais sont particulièrement emballés par l’attitude du public français. « La fraîcheur vient de la foule c’est grâce à elle qu’on fait un bon concert, et en France c’est facile de réussir un concert. » C’est le dernier set de la tournée européenne pour Half Moon Run ce 5 juillet à Beauregard. Désormais, la priorité du groupe est de recommencer à écrire de nouveaux morceaux, pour un prochain album. Mais difficile de se poser, car après une soixantaine de concerts en Europe, c’est déjà le début d’une nouvelle tournée aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. « On a hâte de pouvoir composer de nouvelles musiques, mais c’est difficile en tournée. On espère qu’on aura de bonnes surprises et qu’on sera inspirés lors de nos prochaines tournées. »
Si, comme ils le disent si bien, on pourrait penser que « The key of happiness is a low expectation », pour la suite, on ne s’inquiète pas trop pour eux.
 
Leur meilleur souvenir de festival ?
 « On a joué à Glastonbury, c’était tellement cool, le concert était génial. Ensuite, on a rangé le matériel, puis on est allés voir Portishead. Puis il y a eu ce djset surprise de Thom Yorke. »

 

The Maccabees
 
Les Anglais de The Maccabees n’ont pas toujours vécu à Londres. Leur tranche de vie à Brighton, spot du rock indé, semble les avoir grandement influencés : « C’était un lieu plutôt cool pour le groupe » reconnaissent les garçons. Leurs compositions sont aussi marquées par une prise de conscience : le temps passe vite et l’on a à peine le temps de s’en rendre compte qu’on est déjà adulte. « C’est quelque chose qui concerne tout le monde, on doit passer par là, expliquent-il. Le disque est un reflet d’une période de notre vie, donc ça nous a paru naturel d’en parler ». En ce moment, en boucle dans leur baladeur, c’est cette playlist qui tourne :

 
Leur meilleur souvenir de festival ?
« J’étais a Glastonbury le week-end dernier et j’ai vu public Enemy au lieu des Rolling Stones car il y avait trop de monde devant la scène, et je me suis éclaté comme jamais. »

 

Gablé
 
En coulisse, les Normands auront le temps de nous confier deux choses. La première, c’est que dans leur temps libre, ils écoutent en boucle une vieille compile de Blossom Dearie. La seconde, c’est que selon eux, le meilleur public d’Europe, c’est le public polonais.  

D’ailleurs, leur meilleur souvenir de festival ?
« C’était en Pologne, à Katowice. C était génial, il y avait un terrain d’aviation acrobatique juste à côté de la scène. C’était impressionnant. »

 

 
Skip The Use
Matt Bastard et sa bande sont des habitués de la scène. Avant Skip The Use, il y avait Carving. Du bon punk bien bruyant, bien nerveux, plein de sueur. « Avec Carving, on a tourné pendant 16 ans, entre 4 000 et 5 000 concerts, entre 500 et 600 avec Skip The Use. »
Aujourd’hui, à Beauregard, s’il se dit « touché qu’il y ait autant de monde » (50 000 personnes dans le public), il garde pourtant la tête sur les épaules. « On apprécie le moment et on essaie d’en tirer le plus de bénéfice possible, mais faut pas faire attention à ce genre de truc, parce que sinon c’est la où tu deviens con.»

Et leur prochain album, alors ? « C’est sur, on va faire un truc avec Orelsan et Shakaponk ». C’est à Londres que Skip The Use a déjà enregistré la moitié du prochain album. « On est tellement conscients de tout ce qui nous reste à faire qu’on est un peu tétanisés. C’est pas de la fausse modestie mais je sais qu’on a encore beaucoup de travail. Le premier album, tu te bats pour essayer d’exister et que les gens écoutent. Là, on sait que les gens vont peut-être un peu plus nous attendre au tournant.»
Concernant la fameuse crise de l’industrie du disque,  Matt Bastard n’a pas sa langue dans sa poche. « Les certitudes qu’on avait pendant cinquante piges sont en train de se barrer. Avec internet les jeunes découvrent des groupes bien avant les pros, donc ils vont préférer dépenser leur fric pour eux. Ça change complètement la relation entre les groupes et leurs fans et ça a forcé les groupes à repartir sur la route et se refaire une fan base. Nous, on ne l’a jamais quittée, la route. »

Le leitmotiv de Skip The Use, en période de festival ?
 « Il n’y a pas de mauvais public, il n’y a que de mauvais groupes. » Pour Matt Bastard, « Les festivals, c’est aussi passer du temps avec les gens que t’aimes bien. On n’arrête pas de se suivre avec les Hives depuis un mois, donc on est contents de se revoir ! ». 
Mais alors, qu’attendez-vous donc pour nous composer un petit duo avec les Suédois ?!

 

Texte: Aurélie Tournois // Photos: Emmanuel Gond et Jacques de Rougé

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