Girls In Hawaii // Everest
02/09/2013- Naïve
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En 1924, Georges Leigh Mallory tente d’atteindre le sommet de l’Everest. Avant son départ, il promet de déposer une photo de sa femme en haut de l’immense montagne.
En 1999, on retrouvera le corps de Mallory, mais aucune photo à l’intérieur de son portefeuille, laissant penser qu’il aurait pu réussir à gagner le sommet. Cet exploit mystérieux hante aujourd’hui le nouvel album des Girls In Hawaii. Mallory’s Height, hommage direct au Britannique, n’est pas un hasard. La disparition de l’homme est passée sous silence, mais c’est bien celle-ci qui habite les cœurs, comme l’ombre de Denis Wielemans. C’est dans un manoir aux portes de Paris, à La Frette, que les Belges ont enregistré Everest au printemps dernier. Pour ce troisième disque, ils ont travaillé avec Tchad Blake (Pearl Jam, The Black Keys, Travis). Leur apparition au Deep In The Wood Festival en Belgique fin 2012, suivie de leur participation au Record Store Day ont signé le retour des Belges sur la scène rock. Depuis Plan Your Escape, la bande a accueilli un nouveau batteur, mais également un nouveau clavier. L’âme des Girls In Hawaii, si elle a pris quelques coups, reste aussi pure, servie par les voix si belles et fragiles d’Antoine et Lionel. Les murmures caractéristiques des morceaux de Girls In Hawaii sont toujours bien présents. Pourtant, on ressent une certaine gravité dans cette perte brutale d’innocence. La légèreté de From Here To There et le rapport jadis si prégnant à la nature ont laissé place à une douloureuse relation avec ce temps qui passe inexorablement, et qui semble nous pousser à vouloir faire table rase du passé, lorsque l’on vit encore dans ses frêles souvenirs. Le retour du printemps est évoqué avec The Spring, comme une introduction avant Misses, l’hommage suprême, magnifique à en chialer. Si le chemin à parcourir peut sembler long et tourmenté, les Belges demeurent plein d’espoir. C’est encore eux qui expriment le mieux cette lente et douloureuse reconstruction : « I’m not dead […] until I’ll sleep I’ll forever walk ».
A écouter: Misses