Pépite: « Notre 1er album parlera amour et voyages »
Après deux EPs aussi remarqués que réussis, le duo Pépite s’apprête à publier son tout premier long format en 2019. Nous avons rencontré Thomas et Edouard un après-midi d’automne à Paris afin d’en savoir un peu plus sur ce nouvel album à venir.
Vous êtes signés chez le pointu microqlima Records. Comment s’est faite cette rencontre?
Thomas : Ils nous ont découverts sur SoundCloud et ils sont venus nous voir à notre deuxième concert au Pop-In.
Edouard : Quelqu’un avait parlé de Pépite à Antoine, qui fait partie du label. Il a dit “ok je vais écouter” et il a kiffé.
Thomas : On a posté des musiques en juin, puis on les a rencontrés en septembre. On est restés avec microqlima parce qu’on aimait bien le label, le fait qu’il soit indépendant, son image, ses groupes…
Vous êtes potes avec Fishbach, qui apparaît au début du clip de Feu rouge, vous connaissez bien L’Impératrice, Clara Luciani, Grand Blanc, Voyou… Ils étaient déjà vos amis avant le succès de Pépite ? Vous surfez tous ensemble sur la vague de la nouvelle pop française ?
Thomas : Non, on n’était pas amis avant, ce sont des gens qu’on a rencontrés et il y a eu un peu d’entraide oui. Au fil des concerts et des soirées, on rencontre beaucoup de gens, et en tant qu’artistes on s’entend souvent très bien, on partage les mêmes expériences et émotions.
Edouard : Ouais c’est marrant. Par exemple on peut se dire que Pépite et Grand Blanc ça n’a pas grand-chose à voir. Pourtant, alors qu’on cherchait à finir l’album, on nous a mis en contact avec Benoit (chanteur et guitariste de Grand Blanc, ndlr) et Thibault (Voyou), on est partis en week-end ensemble et on a écrit quatre chansons. On a même écrit un rap ! Il ne sortira jamais, mais il existe un rap d’Eddy, Tomy, Benoit et Voyou.
Thomas : C’est cool parce que ce sont des gens qui ont notre âge, qui ont l’amour des chansons en français, c’est toujours agréable. C’est un challenge, on écoute le travail de tout le monde.
Edouard : L’Impératrice nous a soutenus à fond aussi.
Thomas : On les voit moins parce qu’ils sont sur la route, mais ils nous manquent en tout cas !
Vous avez une imagerie et un son un peu romantique, très années 80. On avait d’ailleurs l’impression d’y être plongés pendant votre concert. Je ne pense pas que ce soit la première fois qu’on vous fait la remarque : ça vous embête ou c’est plutôt un compliment?
Edouard : J’entends ça de plus en plus, alors que ce n’est pas du tout ça qu’on voulait faire !
Thomas : On est plus fin années 70 qu’années 80.
Edouard : Un peu comme les films français des années 70, les prémices des années 80, mais pas les années 80 pures. On me dit que les chemises à fleurs ça fait années 80 !
Donc vous vous êtes inspirés des seventies ?
Thomas : Quand on fait des chansons, on ne réfléchit pas forcément à la décennie à laquelle on veut ressembler. Il y a plein d’influences : la chanson française, le rock, le hip hop, pas mal de technique à la Tame Impala. C’est un mélange de plein de choses qui tanguent peut-être vers les années 70-80, mais on ne réfléchit pas à ça du tout.
Jusqu’ici, Baptiste Impair a réalisé la plupart de vos clips (Hiéroglyphes, Les bateaux, Sensations). Comment s’est faite la collaboration avec La Comète pour le celui de Feu rouge?
Edouard : Dans la même optique que pour la musique, on trouve ça super intéressant d’ouvrir notre esprit en faisant participer d’autres personnes, en glissant des idées. Baptiste c’était pareil: il avait besoin aussi de rencontrer d’autres personnes et d’aller plus loin.
Thomas : Ils ont travaillé ensemble sur le projet. C’est drôle parce qu’on adore La Comète depuis longtemps et ils étaient fans de Pépite. Ils nous ont invités à leur pièce de théâtre.
Edouard : C’était incroyable, on a trop kiffé. C’était Le Bal. Compliqué à décrire, je n’avais encore jamais vu une pièce de théâtre qui va au-delà de la scène. Ça partait dans tous les sens: le son, l’image, il fallait être attentif à tout. Ils en font une nouvelle en novembre qui s’appelle Le Poids Des Mots.
Thomas : Et on ira ! On a bu des coups avec eux et c’était super, ambiance coupe du monde autour du barbecue.
L’univers visuel de Pépite est très fort. Que ce soit dans les clips ou pendant le concert, les couleurs sont omniprésentes. Quelles sont vos inspirations ?
Thomas : Ça dépend des chansons. C’est surtout d’eux (Baptiste et La Comète) que ça vient. Nous on discute, on aime bien y mettre notre nez, mais on préfère les laisser faire. Je trouve ça agréable que quelqu’un réinterprète ton travail.
Edouard : Ce sont des gens de confiance, c’est pour ça qu’on les laisse faire. Quand on regarde leur travail, on se dit qu’il n’y a rien à dire, on ne prend pas de risques. Ce n’est jamais arrivé qu’on se dise : « ah non, je ne suis pas sûr”. On dit toujours : “ah, trop bien !”
Thomas : Les lumières en concert c’est Baptiste et Phil, notre ingé lumière, qui s’en occupent.
Edouard : Baptiste, c’est l’œil de Pépite depuis le début, depuis le clip Les Bateaux. On était partis en Charente au bord de la mer, on cherchait un truc pour Dernier Voyage à la base, et ça s’est transformé en ce plan fixe. Premier morceau, premier clip, et on déroule la suite de l’histoire !
« Il existe un rap d’Eddy, Tomy, Benoit (Grand Blanc) et Voyou! »
Le dernier titre que vous avez sorti, Feu Rouge, évoque une rupture amoureuse. Est-ce que ce premier album de Pépite sera un nouveau départ, à quoi peut-on s’attendre ?
Thomas : Bonne question, je ne sais pas quoi répondre. Ça annonce une certaine couleur de l’album. Il y aura plein de choses, des moments retrouvés, des ruptures, des départs, des arrivées. On voulait sortir Feu Rouge en premier parce qu’on a beaucoup travaillé dessus. Il y a des éléments présents sur ce morceau qui sont présents dans tout l’album, mais pas forcément que l’amour.
Edouard : C’est plus le taxi, la route… Il y aura encore beaucoup de voyages, toujours.
Vous voyagez pas mal pour trouver vos inspirations de textes ?
Thomas : On ne peut plus voyager ! Ça fait deux ans qu’on ne voyage plus.
Edouard : On part quand on tourne, mais ce ne sont pas les voyages les plus inspirants.
Thomas : L’inspiration du premier EP vient de plusieurs voyages que j’ai faits, mais on ne désespère pas, on va voyager à nouveau bientôt !
Est-ce qu’il y aura des morceaux en anglais sur votre album ?
Thomas : Non, ce n’est pas prévu. Moi, ça ne m’attire pas. Éventuellement, si quelqu’un d’anglophone écrit un superbe texte… Mais personnellement, je ne me vois pas faire ça. Je l’ai fait, mais c’était souvent de la facilité. Si tu chantes en anglais mais pas bien, tu ne seras pas forcément respecté.
Edouard : En anglais, il y a pas mal de phrases bateau qui peuvent arriver facilement. Le fait d’avoir le pouvoir de te faire comprendre avec des chansons en français, c’est vraiment kiffant et c’est bien plus simple.
Thomas : C’est un défi aussi de mettre des paroles en français. La création est différente.
Est-ce que la venue d’artistes sur scène annonce quelques collaborations sur l’album ?
Edouard : Ce sera un peu en mode “homme de l’ombre”. Pas vraiment de featuring, mais quelques copains qui donnent des coups de main. Voyou nous a vachement aidés, c’est un très bon musicien.
Thomas : Chacun met sa petite patte.
Edouard : Ça excite un peu le cerveau de voir comment les autres fonctionnent.
Vous allez prochainement faire les premières parties de Parcels, vous les avez déjà rencontrés ?
Edouard : On a rencontré Jules, le chanteur, qui est venu nous voir en première partie de l’Impératrice. C’est lui qui nous a proposé de faire les premières parties de Parcels, donc bigup a Jules aussi !
La Playlist de Pépite:
Novicat de Soeurs Missionnaires – Yesu Ka Mkwebaze
The Voidz – Permanent High School
Propos recueillis par Camille Bialek // Photographe: Jacques de Rougé