Rat Boy, l’immense découverte en première partie de Jagwar Ma au Festival Les Inrocks
Samedi dernier, Jagwar Ma était de retour à La Cigale à Paris, un mois tout juste après la sortie de son second album très attendu Every Now & Then. Le concert des Australiens était précédé de celui de Rat Boy, une bande de sales gosses brillants venue tout droit de la perfide Albion.
La providence à voulu qu’on regarde quelques clips de Rat Boy quelques heures seulement avant de rejoindre la Cigale. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour nous convaincre : il était bien nécessaire ce soir-là qu’on arrive assez tôt pour ne pas louper l’Anglais et sa bande de musiciens dégénérés. Grand bien nous en a pris : sur scène, les quatre gamins balancent un son mi rock mi hip-hop à la sauce Beastie Boys tout en arrosant leur public avec les bouteilles qui leur passent par la main ou en lui jetant de grands mannequins en carton à la gueule. On ressent une fougue adolescente assumée dans ce groupe emmené par Jordan Cardy – tout juste 20 ans. Tout frais, les Anglais n’ont pas encore d’album à leur actif. Juste un EP sorti au mois de septembre et nommé Get Over It. On n’a pas de doute sur le fait qu’on devrait avoir des nouvelles d’eux très bientôt. En attendant, on vous conseille fortement d’écouter dès maintenant avec le volume à fond leur morceau Sign On tout en visionnant leur clip de gentils branleurs.
L’interlude est ensuite assuré par Aliocha, jeune homme à la guitare qui gratte un folk à la Bob Dylan avec un grand sourire et une tête de jeune premier tout chevelu. On éprouve tout de suite un grand respect : pas facile, sur un mètre de scène, de capter l’attention d’un public venu en majeure partie pour Jagwar Ma et qui attend avec impatience l’arrivée du groupe, tandis que derrière le rideau rouge s’agitent des techniciens. Sa jolie voix nous enchante, et le capital sympathie du type ne fait que renforcer cette impression. Pour les absents : session de rattrapage le 5 décembre au Pop Up du Label.
Vient alors le moment tant attendu. Après l’avoir vu à plusieurs reprises sur scène, je ne m’y fais toujours pas : la carrure de Gabriel Winterfield dénote avec cette gigantesque aura qu’il dégage. Jagwar Ma nous ravit avec les morceaux issus de son nouvel album Every Now & Then, produit par Jono Ma et sorti 3 ans après le prodigieux Howlin. Les corps se meuvent sur OB1 et son refrain imparable, ou encore sur Slipping, au sujet duquel le groupe confiait il y a quelques semaines : « Ce morceau est un des moments déterminants de Every Now & Then, c’est là que les choses commencent à se verrouiller et à évoluer dans un univers beaucoup plus chimérique ». On est bien d’accord. Comme d’habitude, le psychédélisme chaloupé et intense de Jagwar Ma est fédérateur au plus haut point. Mais évidemment, le moment où la transe du public atteindra son paroxysme restera Come Save Me. Charmant.
Rédactrice: Aurélie Tournois // Photographe: Lise Olsen