The Jesus And Mary Chain + Royal Blood + Eagulls + Bad Breeding // Festival Les Inrocks Philips // La Cigale // 16 novembre 2014

 The Jesus And Mary Chain + Royal Blood + Eagulls + Bad Breeding // Festival Les Inrocks Philips // La Cigale // 16 novembre 2014

Pour sa dernière soirée parisienne, le Festival des inrocks a prévu une programmation en forme d’explosif bouquet final. A l’affiche, ce soir : une légende des années 1980 avec The Jesus And Mary Chain, la nouvelle sensation rock musclée Royal Blood et deux excitantes nouveautés, Eagulls et Bad Breeding, dans la même lignée rebelle.

Assister à un concert de Bad Breeding, c’est prendre, littéralement, une sacrée claque dans la figure ! Entre le chanteur qui se jette contre le sol la tête la première, le guitariste torse poil au corps parcouru de spasmes et le bassiste au regard fou dès le premier quart de seconde sur scène, on comprend rapidement où on a mis les pieds : chez les punks anglais pur jus. Passée la surprise, on est vite happé par la fureur de ces mauvaises graines et on ne peut faire autrement que de pogoter. Les spectateurs du premier rang, contre le front desquels le chanteur viendra parfois vigoureusement se coller, se souviendront longtemps de ces morceaux, crachés à la figure. Et quelque chose me dit que, comme moi, ils en redemanderont. Mais les affreux jojo (Strummer ?) repartirons aussi vite qu’ils sont arrivés. Laissant le public sonné. Oui, déjà.

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Plus discipliné, plus poseur, mais avec tout autant d’énergie à revendre, le groupe post-punk de Leeds, Eagulls, prend le relais. Les compositions glaçantes, implacables et redoutablement séduisantes du groupe nous font automatiquement penser à Joy Division et consorts. La hargne qui ressort de la voix, du regard et des textes scandés comme des coups de poings dans le ventre par le longiligne chanteur contraste avec son flegme apparent. Derrière lui, les musiciens se démènent sur leurs instruments respectifs mais ne sont guère plus communicatifs. Pourtant leur style est tout à fait fascinant, leur prestation, carrée et habitée, est excellente.

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Une fois le rideau tombé, une certaine impatience se fait sentir. Les rangs se resserrent devant la scène. C’est bientôt au tour de Royal Blood de jouer. Les deux jeunes musiciens de Brighton entrent en scène sur 99 Problems de Jay Z en guise d’intro grandiloquente. Le spectacle commence. Mike Kerr et Ben Thatcher s’amusent de leur nouveau statut de rockstars en adoptant des poses de circonstance. Il n’y a pas de doute, ces petits gars en jettent. Ils entament leur set par le son bien lourd de leur titre Hole. En un tour de main, Mike déringardise pour de bon le rôle du bassiste, trop souvent relégué au second plan dans les groupes de rock. Son jeu est véritablement jubilatoire et sa voix rappelle par endroits celle du non moins doué Josh Homme. Les premiers accords de basse de Come On Over mettent le public en transe. Soudain, une masse de muscles d’origine britannique, à la chevelure flamboyante et provisoirement vêtue d’une chemise léopard, déclenche un pogo enragé. On a retrouvé le félin de Seine-et-Marne ! Les tubes en puissance s’enchaînent. La Cigale se change durablement en une fosse aux lions qui se débattent avec une joie sans borne. Si, sur Ten Tonne Skeleton, on ne comprend toujours pas comment une basse peut sonner comme ça, la batterie rugissante de Ben fait elle aussi des ravages. Le sens du show, la puissance, sans oublier le talent mélodique de Royal Blood mettent aussi bien leurs fans que ceux de Jesus And Mary Chain, qui affluent de plus en plus, d’accord. Leur concert s’achève sur la grandiose Out of the Black et l’on reste avec le sentiment d’avoir assisté à quelque chose d’important.

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C’est enfin au tour du groupe écossais culte, The Jesus And Mary Chain, de fouler les planches d’une Cigale désormais pleine à craquer. Et pour cause, ce soir, les frères Reid et leurs compères interprètent l’intégralité de leur mythique premier album Psychocandy. Pas vraiment de surprise donc mais beaucoup d’émotion pour conclure cette belle soirée.

Retrouvez notre interview de Royal Blood.

Et nos live reports du festival Les Inrocks:

Lykke Li+ Woman’sHour + Oceaan le 11 novembre au Casino de Paris
Damon Albarn + Ibeyi + Moodoïd le 12 novembre au Casino de Paris
The Shoes + Flavien Berger + Chet Faker + Glass Animals + Seinabo Sey le 13 novembre à La Cigale
The Bohicas + Telegram + Gengahr le 14 novembre à La Boule Noire

Rédactrice Kirana Chesnel // Photographies : © Valentin Chemineau

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