Rencontre // Royal Blood // « Ce n’est pas normal de vivre sur la route mais nous profitons de cette nouvelle vie intensément et au jour le jour »

 Rencontre // Royal Blood // « Ce n’est pas normal de vivre sur la route mais nous profitons de cette nouvelle vie intensément et au jour le jour »

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Quelques heures avant le concert très attendu du phénomène Royal Blood à La Cigale, nous voulions en apprendre plus sur ce jeune duo atypique basse/batterie à l’ascension fulgurante. En quelques mois, les deux petits gars de Brighton ont vécu une vie hors norme. Et ce n’est qu’un début. Des étoiles plein les yeux après une tournée américaine en tête d’affiche et en première partie des Pixies, Mike Kerr (chant-basse) et Ben Thatcher (batterie) font une brève incursion en Europe avant de repartir pour une tournée monstre de neuf mois au cours de laquelle Mike aura la chance de célébrer son 25ème anniversaire aux côtés des Foo Fighters. Si le jeune chanteur, qui souffre d’une angine, a préféré, et on le comprend, préserver sa voix pour le concert de ce soir, Ben, lui, a encore assez d’enthousiasme et d’énergie pour deux pour répondre à nos questions.

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Les duos sont assez fréquents dans le rock, mais les duos basse/batterie beaucoup moins ! Pourquoi avoir choisi cette formation si particulière ?

Ben Thatcher : Tout simplement parce que la basse est vraiment devenue l’instrument de prédilection de Mike. Il est pianiste à l’origine. Mais il voulait produire des sons plus puissants et a commencé à apprendre la basse, à faire quelques expérimentations avec et a trouvé son style. Death From Above 1979, par exemple, est aussi un duo basse/batterie. C’est une combinaison qui nous correspondait bien. On a réussi à écrire des chansons en n’étant rien que nous deux et avec ces deux uniques instruments.

Comment avez-vous composé votre premier album d’ailleurs?

On travaille vraiment en duo pour composer. On s’est tous les deux enfermés dans la même pièce et on a commencé en écrivant énormément de parties de morceaux, comme un puzzle qu’on recomposait, pour arriver à un rythme de production de deux chansons par mois. Et sans vraiment s’en rendre compte, au bout d’un an, on a fini par avoir de quoi enregistrer un album entier. Il a même fallu faire un tri.

Vous vous connaissez depuis longtemps et avez tous les deux joué dans plusieurs groupes avant de former le vôtre. Qu’est-ce qui fait que votre duo est si spécial et que vous vous êtes dit que, cette fois, vous teniez la combinaison parfaite ?

Il y a une véritable alchimie entre nous qui est basée sur l’amitié avant tout. On adore faire de la musique et on travaille très bien ensemble. On écoute les idées de l’un et de l’autre et on a une vraie connexion. On est capable de comprendre exactement ce que l’autre veut pour une chanson.

Quelles sont les sources d’inspiration pour les paroles de vos chansons ?

C’est Mike qui écrit la majeure partie des paroles. Il n’écrit sur rien qu’il n’ait déjà vécu, tout est tiré de ses expériences. Donc, beaucoup de nos chansons parlent de relations amicales ou amoureuses, du fait de tomber amoureux ou au contraire, de ne plus aimer. Ce sont des instantanés de sentiments qu’il a pu éprouver jusque-là.

Comment vivez-vous votre succès si soudain ?

On a été comme jetés dans un tourbillon. C’est comme si tu ne savais pas nager et que quelqu’un te poussait jusqu’au fond de la piscine. Tu n’as plus d’autre choix que d’apprendre pour survivre. Mais on s’habitue, on s’adapte. Bien sûr, on va faire des erreurs, dire des bêtises en interview. Ce n’est pas une vie normale. Personne ne devrait vivre dans un bus de tournée. Tout d’un coup nous sommes devenus des bourlingueurs qui se réveillent chaque jour dans une ville nouvelle. Ça c’est génial, c’est ce qu’on voulait, mais c’est clair que ce n’est pas normal. C’est étrange.

Est-ce que cela a influé sur votre façon de travailler ?

Oui, absolument. Comme on voyage tout le temps, on n’a plus le temps de se poser en studio pour écrire de nouvelles chansons. On écrit sur la route. Ce n’est pas plus difficile, mais c’est différent.

Vous avez été une véritable révélation pour le public français à partir de votre concert à Rock en Seine en août dernier. Avez-vous tout de suite ressenti cet engouement à ce moment-là?

Oui ! On a été très surpris parce qu’on est venu jouer à Rock en Seine sans attente particulière. On a fait exactement comme on avait fait avant partout ailleurs. C’est-à-dire qu’on a fait en sorte de vraiment interagir avec le public, de lui faire passer le meilleur des moments possibles en jouant notre musique, de rendre ces trente minutes et quelques agréables pour tout le monde. C’est comme ça que l’on conçoit nos concerts, comme une fête. Nous voulons que les gens soient aussi excités que nous le sommes quand nous montons sur scène, nous voulons partager cette énergie. Et c’est vrai que ça a particulièrement bien fonctionné ce jour-là!

Est-ce que vous avez déjà commencé à penser à vos projets futurs ?

Pour le moment, nous vivons vraiment au jour le jour. Aujourd’hui, je ne pense à rien d’autre qu’au concert de ce soir. Je ne sais même pas où je serai demain ! Je pourrais consulter mon agenda mais tout ce qui m’intéresse c’est d’être dans le moment présent, de me focaliser sur le public que je vais avoir devant moi. J’ai déjà hâte !

 

La playlist de Royal Blood

Ryan Adams // Trouble
The Beatles // Here Comes The Sun
Queens Of The Stone Age //  Make It Wit Chu
Jeff Buckley // Nightmares By The Sea
Foals // Milk And Black Spiders

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Propos recueillis par Kirana Chesnel // Photographe: Jacques de Rougé

1 Comment

  • […] impatience se fait sentir. Les rangs se resserrent devant la scène. C’est bientôt au tour de Royal Blood de jouer. Les deux jeunes musiciens de Brighton entrent en scène sur 99 Problems de Jay Z en guise […]

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