Villagers // La Maroquinerie // 11 avril 2011

 Villagers // La Maroquinerie // 11 avril 2011

Lorsqu’ on commence à écouter Villagers, on est d’emblée séduits. L’instrumentale est travaillée, aiguisée jusqu’à friser la perfection. La voix serpente entre les graves et les aiguës, dans une maîtrise toujours parfaite. La vraie surprise, c’est lorsqu’on découvre que derrière ce nom au pluriel se cache un unique musicien, Conor O ‘Brien. C’est lui qui écrit, lui qui compose et lui qui joue. L’envoûtant Irlandais était lundi 11 avril à La Maroquinerie. L’occasion de se délecter des titres de l’album Becoming A Jackal, en live. 
Ce soir Nous Prod a choisi The Rodeo pour assurer la première partie. Seule sur scène avec sa guitare, les compositions de la jeune Française rappellent celles de l’Américaine Alela Diane. En moins maîtrisé et moins chiadé. 
 
Un peu plus tard, Conor O’Brien arrive seul sur la scène de la Maroquinerie et ouvre avec un nouveau morceau, Cecilia & Her Selfhood. Chaque mot bouleverse, prend aux tripes. Le ton de la soirée est donné. Le public est immobile, comme subjugué. Puis, rejoint par ses instrumentistes, viennent les titres de l’album The Meaning Of the Ritual, Home et Becoming a Jackal, comme autant de poèmes que Conor O’ brien prend le temps de réciter en détachant chaque mot, comme pour leur donner plus de valeur. 
Avant de jouer les premières notes de Pieces, le jeune Irlandais s’excuse auprès du public, dans un français maladroit : « Je suis malade. Mais je suis bon ! ». Sa voix, en tous les cas, ne faillira pas une seule seconde. Pour I Saw The Dead, le prodige fait danser ses doigts sur les touches du piano, dans des cris déchirants, à en faire pâlir Jeff Buckley. Tout au long du set se poursuivent le très folk Set The Tigers Free, le susurré To Be Counted Among Men, le plus pop The Pact et son refrain entraînant « You’ll be my master, I’ll be your fever ».
Le plaintif Ship Of Promises clôt la première partie du concert. Après les applaudissements démesurés d’une salle en transe, comme paniquée après un sevrage trop brusque, voilà Conor de retour en solo, pour les nouveaux morceaux Memoir et In A New found Land You Are Free. Un spot braqué malencontreusement sur le public en plein milieu de la chanson perturbe le chanteur, qui, pris d’un fou rire difficilement réprimé, est bientôt rejoint par ses musiciens, afin de jouer le nouveau titre On A Sunlit Stage.
A 27 ans, Conor O’Brien conjugue la maturité des plus grands, un immense talent musical et une inventivité hors pair. Le jeune homme a cette sensibilité qu’ont seuls les véritables artistes. Il a lui-même créé pour chaque titre de Becomling a Jackal une illustration au stylo pour le livret de l’album. De quoi prolonger encore « la connexion entre (lui), la chanson et la personne qui l’écoute » qu’il entend établir en live. 
 
Setlist:
Cecelia & her selfhood (solo)
The Meaning of the Ritual

Home
The bell
Becoming a Jackal
Pieces
I Saw the Dead
Set the Tigers Free
To Be Counted Among Men
Twenty-Seven Strangers
The Pact (I’ll Be Your Fever)
Down, Under the Sea
Ship of Promises 
Rappel:
Memoir (solo)
In a new found land, you are free (solo)
On a Sunlit Stage
 

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