Les meilleurs moments de Beauregard 2018
Du 6 au 9 juillet dernier, on a pris le train direction la Normandie pour aller fêter les 10 ans de John Beauregard à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen. Pour l’occasion, le festival le plus cocooning de France avait tout prévu: une programmation parfaite, entre jeunes pousses et monuments du rock, ainsi qu’une scénographie et des animations pointues sur le thème du cirque. Après ces quatre jours à se prendre des riffs pleins la tête et se gaver de camembert et de mojitos au Calvados, on vous raconte les 10 moments les plus cools qu’on a vécus à Beauregard 2018.
La découverte de Bafang, groupe émergent de Caen
C’est au duo de Caen Bafang que revenait la mission d’ouvrir le bal le vendredi à 16h30. Un horaire pas facile puisque tous les festivaliers n’étaient pas encore entrés sur le site, et qu’au même moment se jouait un match décisif de la Coupe du Monde. Pourtant, avec leur blues aux sonorités tribales et celtiques, les deux frères Lancelot et Enguerran ont réussi à rassembler un public qui s’est massé en nombre devant la scène pour apprécier leur musique solaire.
L’émotion de Jack White, en transe
Très attendu en ce premier jour de festival, le talentueux multi-instrumentaliste de Détroit nous a offert un show intense et survolté, fidèle à sa réputation. Tout au long de son set, l’ex-leader des White Stripes et membre de The Raconteurs et The Dead Weather a enchaîné les morceaux classiques qui font mouche comme Over and Over and Over, We’re Going To Be Friends, Fell in Love with a girl, My doorbell, Steady as she goes, Icky Thump et bien sur l’immense Seven Nation Army, chanté avec ferveur par la foule. Visiblement ému et reconnaissant envers son public, il a remercié celui-ci d’être resté aussi tard pour le voir (de 23h30 à 1h).
Le moment nostalgie parfait avec The Offspring
Alors que les Californiens n’ont rien sorti depuis 2012, ce concert avait des allures de revival. On a profité de cette parenthèse punk rock pour se déchaîner sur The Kids Aren’t Alright, Come Out and Play, Pretty Fly (For A White Guy) et Why Don’t You Get A job en hurlant à tue-tête les paroles en chœur avec l’ensemble du public.
Ce sera le tout premier groupe du festival à offrir un rappel. « Je pourrai rester jouer ici toute la nuit, ne me tentez pas » nous hurlera ainsi Dexter Holland sous les applaudissements retentissants, avant de nous quitter sur le génial Self Esteem.
Le spectacle des équilibristes grimpant aux arbres du domaine de Beauregard
Accordant une grande importance à la scénographie et à l’ambiance sur le site, l’organisation du festival a réservé au public quelques performances surprises, dispatchées aux quatre coins du domaines. En levant les yeux au bon moment, on pouvait voir d’étranges personnages escalader les arbres ou passer de la régie à la scène en funambule sur un câble. Notre coup de cœur va à ces musiciens qui improvisaient des mélodies sur le son lointain d’un concert en cours. De quoi passer un moment de chill parfait pendant un groupe indésirable du line-up.
La claque qu’on s’est pris sur Inüit
Autre belle découverte de ce festival : le groupe Inüit. Les Nantais nous ont offert un concert tout en intensité, sorte de mix entre un Concrete Knives tribal et un Austra plus timoré. Les petits protégés de Benjamin Lobeau de The Shoes ont déjà une longue expérience de la scène, après un passage par deux grandes salles parisiennes, ainsi que par les Transmusicales, Les Inouïs du Printemps de Bourges, les Francofolies et le Fair. On attend avec impatience leur tout premier album, qui sortira au mois d’octobre chez Cinq Sept.
Le scintillant feu d’artifice surprise pour les 10 ans de Beauregard
Alors qu’une surprise était annoncée sur tous les écrans du festival depuis le début de l’après-midi, le ciel bleu nuit s’illumine tout d’un coup, quelques minutes avant l’arrivée sur scène de Macklemore. On observe le feu d’artifice scintillant et multicolore tandis que dans les hauts-parleurs résonne Heavy Cross de The Gossip. Difficile de célébrer la première décennie de Beauregard de façon plus parfaite.
Le big show à l’Américaine de Macklemore
On n’avait encore jamais vu le chanteur américain sur scène, et à vrai dire, on n’attendait pas forcément grand chose de son concert. Si sa musique est bien loin des découvertes indés qu’on cherche à mettre en avant, c’est pourtant un show ébouriffant que la pile électrique Macklemore et son équipe de cordes, de cuivres, de choristes et de danseurs ont offert au public de Beauregard. Impossible de résister à notre envie de danser face à cette bête de scène, changeant à plusieurs reprises de costume pour incarner tour à tour différents personnages – lunettes de soleil blanches et chapeau haut de forme orange sur Willy Wonka, puis cape argentée à paillettes et perruque sur And we danced. Magique!
La vue depuis la grande roue sur le site de Beauregard en plein coucher de soleil
Difficile de trouver un creux dans la programmation qui nous permettent d’aller faire un tour dans la grande roue, nouvellement installée pour cette dixième édition. Finalement, c’est avec Nekfeu en fond sonore qu’on s’est décidés à aller observer le site de Beauregard en prenant de la hauteur. Grand bien nous a pris: on a même pu profiter du coucher de soleil, diffusant sur la pelouse une lumière magnifique.
Le set survitaminé de Concrete Knives
On vous parlait il y a quelques semaines du concert jouissif de Concrete Knives à la Maroquinerie. Entre temps, les Normands avaient confirmé leur talent pour le live sur la scène de la Halle de la Villette pour la fête de la musique. On n’était pas mécontents de les retrouver une troisième fois sur la scène de Beauregard, pour la soirée de clôture du festival où ils partageaient l’affiche avec Girls In Hawaii et Depeche Mode. Encore une fois, le groupe a assuré un concert lumineux, et ce malgré la jambe dans le plâtre de son chanteur. Après leur set, on est allés discuter dans des transats avec Morgane (chanteuse) et Augustin (bassiste) – l’interview sera en ligne très bientôt.
L’émotion du public sur Enjoy The Silence de Depeche Mode
C’était LE moment qu’on attendait depuis des mois! Hyper excités à l’idée de voir ce monument du rock 80’s pour la première fois en live, on a vu débarquer un Dave Gahan surexcité, se trémoussant sans cesse et parcourant la scène de long en large. Parmi le public présent ce soir-là, beaucoup sont venus exprès pour les Anglais, ce qui fait sensiblement grimper la moyenne d’âge des festivaliers. Cela n’empêche pas l’ambiance de décoller, bien au contraire! Que ce soit sur les tubes comme Personal Jesus ou les morceaux moins connus, les fans, des premiers rangs jusqu’au fond du domaine, chantent par cœur chacun des morceaux du groupe. C’est en apothéose que se terminera le set, et du coup l’ensemble du festival, sur un rappel parfait, composé de l’engagé Waking in my shoes, du sublime Enjoy the silence et enfin du terriblement efficace Just Can’t Get Enough. On leur dit juste un au revoir, avant de les applaudir à nouveau sur la scène de Lollapalooza Paris.
Rédactrice: Aurélie Tournois // Photographe: Jacques