Les concerts les plus incroyables du Sziget 2018
Cette année, la team Dancing Feet est retournée à Budapest vivre l’expérience du Sziget, la 26eme édition de l’un des plus grands et incroyables festivals d’Europe. Pendant 7 jours, c’est pas moins de 573 concerts de tous styles confondus qui s’enchaînent sur les scènes de celle qu’on surnomme « l’île de la liberté ». Comme on ne peut pas tout vous raconter, on a sélectionné les 5 concerts les plus épiques de cette édition 2018.
La Caravane Passe
On connaissait déjà bien la bande d’allumés de La Caravane Passe (le groupe a déjà joué au Sziget de nombreuses fois et leurs passages dans notre capitale sont des rendez-vous incontournables de tout Parisien fêtard qui se respecte), mais il est très difficile de trouver une formation plus appropriée à l’atmosphère unique du Sziget. Les 2 heures et 30 minutes du « Vrai-Faux mariage » de La Caravane Passe nous ont fait louper des têtes d’affiches comme Gorillaz (hélas!), mais il était hors de question de perdre une miette de cette gigantesque folie contagieuse ! L’esprit bordélique assumé des célébrations de l’est de l’Europe, les cuivres des Balkans, la guitare manouche, les paroles absurdes et la mise en scène entre grosse blague et spectacle de cirque… tout y était. Le public a même eu droit à une généreuse distribution de Palinka (l’alcool local hongrois), que les musiciens termineront progressivement sur scène tout le long du concert (on n’a pas compté les bouteilles, mais disons « beaucoup »). Une fois le son coupé sur scène, le groupe descendra jouer au milieu du public en formation « fanfare » pendant un bon quart-d’heure. Impossible de faire mieux en terme d’ambiance et d’interaction avec le public ! L’une des plus belles fêtes de cette édition.
Desiigner
Je ne connaissais presque rien de Desiigner en arrivant devant la scène de l’A38 du Sziget pour le prendre en photo, par curiosité. Après le passage de 15 minutes (désormais traditionnel dans les concerts de hip hop) où son DJ chauffe le public, le rappeur débarque dans une explosion de basses, de fumée, de lumières saturées et de hurlements. Surexcité, il se précipite vite sur les barrières qui le séparent du public en balançant régulièrement des « Brrrra », « Grrrrr » et autres « He-he-heeeee », pour se coller aux premiers rangs. Il passera ensuite une grosse partie de son concert à se déplacer dans la zone des photographes, où les vigiles extrêmement tendus se mettent à courir après lui dès qu’il y a le moindre mouvement (autant dire tout le temps). Les gigantesques circle pit donnent l’impression d’être à un concert de punk hardcore, et Desiigner tente de s’y mêler à plusieurs reprises. On se prend de l’eau partout, des explosions de fumées partent depuis la scène, les stroboscopes ne s’arrêtent pas. Les photographes sont désemparés, on lit sur le visage des premiers rangs que personne ne s’attendait à quelque chose d’aussi fou. Musicalement, rien à déclarer, mais l’énergie hallucinante du bonhomme nous a fait passer un des meilleurs moments de la semaine.
Gogol Bordello
Gogol Bordello est un groupe qu’on a vu des dizaines de fois et qui nous étonne toujours autant. Injustement programmés à 16h sur la Main Stage, la troupe d’Eugene Hutz a débarqué avec une énergie de tête d’affiche pour nous offrir un set riche en improvisations et en grands moments de folie débridée. On voit les festivaliers danser au soleil jusqu’à très loin au delà du public, pendant que des pogos se déclenchent dans les premiers rangs… La combinaison « Gipsy Punk » fonctionne toujours autant !
Slaves
Les gars de Slaves ont décidé d’ouvrir leur set avec Socket, histoire de donner le ton dès le départ. Les deux Anglais n’ont pas cherché à mettre en avant leurs tubes mais ont retourné la scène de l’A38 avec la plus grande facilité du monde. Cette année, ce sont leurs compatriotes qui étaient les plus nombreux à venir de l’étranger (principalement à cause de l’absence de Glastonbury en 2018) et la foule était venue en masse chanter les refrains d’à peu près tous les morceaux par cœur. Sur le récent Cut And Run, un groupe de fans viendra reproduire sur scène la chorégraphie du clip avec une précision déroutante. Dans les pogos des premiers rangs, ça sent la poussière et la transpiration mais tout le monde a le sourire non-stop : on sent qu’on est vraiment entre fans et c’est la meilleure façon de passer un concert parfait.
Chelou
C’est le dernier jour, juste après le concert d’Arctic Monkeys, que nous retrouvons les Anglais de Chelou sur une minuscule scène perdue au milieu de nulle part. Au départ, quelques dizaines de personnes se laissent prendre au jeu, et c’est devant une foule de curieux que le set se terminera avec un long solo hypnotisant sur le génial Halfway To Nowhere. On aura droit à un rappel improbable du chanteur qui tentera quelques titres en solo (guitare + chant) devant les festivaliers qui en redemandent. Un peu plus tard dans la nuit, on le croisera dans des circonstances improbables et il nous avouera avoir mal calculé la durée de son set et avoir du « meubler » les 20 dernières minutes qu’il ne pensait pas avoir sur scène. Ce genre d’instants magiques qui font autant parties de l’esprit du Sziget que les gros concerts de la Main Stage.
C’était génial aussi :
– L’incroyable concert des Mumford & Sons, qui invitent Lianne La Havas à chanter avec eux sur la Main Stage.
– Le set de MEUTE qui ont mis le feu à la Europe Stage avec leur fanfare techno ultra addictive.
– Les War On Drugs qui ont bravé les forces de la nature en terminant leur concert sous un orage terrifiant.
– Milky Chance qui sont arrivés à Budapest sans leur matériel et ont improvisé un concert avec des instruments empruntés à la dernière minute à d’autres groupes, en demandant au public de faire comme s’ils assistaient à un concert de reprises de Milky Chance.
– Aurora qui a pris une sacrée assurance sur scène depuis son concert il y a 2 ans sur la même scène.
– Smokey Joe & The Kids qui ont mis le feu avec un medley hip hop parfait, et Klub Des Loosers en formation plutôt rock très efficace. La France était décidément bien représentée !
– Le rap old school parfait des canadiens de The Lytics.
– Et les concerts « tribute » d’une qualité bluffante, dont les grands gagnants étaient « Abba Slovakian Tribute » et « Rammstein Tribute By Rammsturm« , qui ont mis le feu devant plus de monde que beaucoup de formations originales. Il fallait le voir pour le croire.
Texte & photos : Jacques de Rougé
On a aussi mangé plein de choses étranges pendant la semaine ! Viens lire notre classement de la street food la plus idécente du Sziget !