Notre premier week-end à Tomorrowland
Cela fait désormais quelques années qu’il prend de l’ampleur et fait de plus en plus parler de lui. Le Tomorrowland, festival électro gigantesque en Belgique qui s’est depuis exporté aux Etats-Unis et au Brésil, égrène tous les superlatifs. En effet, sur une base de loisirs de 75 hectares sont réparties 16 scènes thématiques où se succèdent plus de 1 000 artistes. Le tout, sur deux week-ends et devant plus de 400 000 festivaliers venus de 200 pays différents. Notre curiosité a alors été exacerbée par l’annonce, cette année, de l’arrivée en France en 2019 du festival pour une édition hivernale dans une station de ski. Nous avons donc pris la route en direction de Boom, à quelques encablures d’Anvers, pour assister au second week-end de l’édition 2018 et voir de nos propres yeux de quoi il en retournait.
Nous ne sommes pas encore arrivés à destination que nous sommes déjà dans l’ambiance : aux balcons des maisons qui bordent la route, des drapeaux aux couleurs de l’événement sont accrochés et des milliers de festivaliers affluent de partout le long des axes. Mais tout ça n’est rien par rapport à ce que nous découvrons en entrant sur le site.
Chaque scène propose un décor différent, toujours en lien avec le thème du festival, « The Story of Planaxis ». L’idée: une cité sous-marine, agrémentée d’une touche de steampunk, que l’on retrouve dans le décors de la gigantesque Mainstage. Les autres scènes sont tout aussi spectaculaires : deux sur l’eau, une dans la forêt, une sous un chapiteau, une autre laissant apparaître un dragon articulé, ou encore une dans une cave ne pouvant accueillir qu’une vingtaine de personnes seulement. Toutes sont mises en avant avec une scénographie impressionnante en matière de lumière et tout est fait pour que le public en prenne plein les yeux.
Principale attraction de ce festival, la Mainstage, au décor époustouflant tant par sa taille que par ses écrans géants surplombés par un hippocampe géant. Sur cette scène se succèdent les DJ stars du moment (Armin Van Buren, Axwell Λ Ingrosso, David Guetta, Tiestö) qui paraissent minuscule sur une plateforme aussi impressionnante. Si de nombreux festivaliers sont là pour voir ces têtes d’affiche de l’EDM, nous étions là aussi pour voir des DJ certes un peu moins connus du grand public mais stars dans leurs domaines.
Nos coups de cœurs sur ce festival iront principalement à deux scènes en particulier. D’abord, la scène Atmosphere et son ambiance magique, qui, sous un chapiteau géant, nous présentent les artistes techno phares du moment tels que Boris Brejcha, Richie Hawtin, Len Faki ou bien encore Nina Kraviz. L’autre scène qui a attiré notre attention est l’Organ of Harmony, seule scène permettant d’accueillir un groupe live où nous avons pu voir les sets des Bloody Beetroots, de Coely et d’Underworld. Cette programmation, un peu en dehors des clous du festival à ses débuts est la preuve que Tomorrowland se diversifie et cherche à rassembler toujours plus de personnes en élargissant ses genres musicaux.
Si l’on est désormais habitués à voir des publics de plus en plus variés en festival, le Tomorrowland reste tout de même un cas à part. Il revendique 200 nationalités différentes parmi le public et si nous n’avons pas pu vérifier ce chiffre, nous avons tout de même pu constater la très grande variété de drapeaux différents sur le site (nous avons même pu rencontrer un groupe venu du Kurdistan exprès pour l’événement!). Et si certains souhaitaient faire davantage la fête, des packages proposaient un petit tour d’Europe comprenant les deux week-ends du festival inclus avec escale à Ibiza !
Au final, si l’on a parfois l’impression que ce festival ressemble un peu au Disneyland de l’électro (Tomorrowland est d’ailleurs le nom d’une attraction du parc), on ressent tout de même l’énergie positive dégagée par l’ensemble des participants. Et au final, quand on voit tous ces festivaliers venus des quatre coins du monde et réunis autour d’une seule et même passion, heureux d’être là en arborant fièrement leur pays d’origine, on se dit bien que ça, ça n’a pas de prix.
Si vous souhaitez avoir un avant-goût du festival, en attendant l’édition de l’an prochain (dont le thème devrait être annoncé à l’automne), rendez-vous à l’Alpe d’Huez pour l’édition hivernale qui aura lieu du 9 au 16 mars prochain. Attention, les pré-inscriptions sont déjà ouvertes et les places qui seront mises en vente début septembre risquent de partir très vite.
Rédacteur: Baptiste Grangé // Photographe: Laurent Besson